L’amateurisme à la tête du Ministère de la Culture bat de plus en plus son plein. Dans une lettre signée de la main propre de Madame la Ministre sortant en charge de la culture, arts et patrimoine, cette dernière saisit son collègue des finances pour demander le paiement par procédure d’urgence relatif à la commémoration du 8e anniversaire du décès de l’artiste musicien Papa Wemba.
Alors qu’elle fait partie d’un gouvernement démissionnaire depuis le 20 février dernier, dont le rôle circonscrit aux affaires courantes, la Ministre de la Culture, veut se faire octroyer un crédit extra-budgétaire en toute illégalité, d’un montant de plus de 100 000 $.
Pourtant en réalité, un Gouvernement démissionnaire est cependant soumis à un certain nombre des restrictions notamment, la suspension, jusqu’à nouvel ordre, des engagements, des liquidations et des paiements de toutes dépenses publiques autres que celles liées aux charges du personnel.
L’urgence ne peut justifier l’illégalité et l’opacité des instruments et des procédures de gestion d’un cas de force majeure. Le seul et l’unique moyen par lequel un gouvernement démissionnaire peut recourir aux affaires urgentes sont à savoir celles pour lesquelles un retard dans leur solution serait générateur de nuisances pour tout ou partie de la collectivité. Ceci à l’instar de la situation sécuritaire de l’Est avec la guerre, les décaissements des fonds publics devraient être orientés plutôt vers l’effort de la nation qui combat ses agresseurs.
L’amateurisme et les intentions malveillantes ne sont-ils pas flagrants quand madame la Ministère, qui aurait pu faire cette demande dans les provisions budgétaires 2023-2024 en programmant cette activité dont la date étant connue du monde entier depuis 8 ans, sans infliger au peuple congolais cette précipitation suspecte de dernière minute ? La réponse à cette question, qui traverse l’opinion, est la demande constante faite par le secteur culturel au Président de la République de dépolitiser la Culture et de mettre fin à l’amateurisme récurent et nocif à la tête d’un ministère si important pour le développement civique et social du pays. Il est temps que le Président prête attention aux voix du secteur culturel et qu’il confie le Ministre de la Culture à un professionnel de renom, intègre, visionnaire et loyal, aux compétences reconnues pour la restructuration en profondeur de ce ministre qui, du reste, devrait aussi monter en puissance pour jouer pleinement son véritable rôle pour les industries créatives, le tourisme, l’audiovisuel public, et comme pôle intellectuel des idées innovantes pour le gouvernement de Madame la Première ministre.