La République Démocratique du Congo (RDC) se trouve à un carrefour politique alors que la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka entame des consultations pour former son gouvernement. Au cœur des discussions se trouve la question de la taille optimale du gouvernement, un sujet de vives polémiques dans le pays en proie à d’énormes défis de développement, de conflits internes et d’aspirations politiques diverses.
Dans ce contexte délicat, Noël Kabamba Tshiani Muadiamvita, éminent candidat aux dernières élections présidentielles et ancien cadre de la Banque mondiale, apporte une perspective éclairée sur le débat. Dans une publication sur son compte X, Tshiani affirme qu’il n’y a pas de corrélation nécessaire entre la taille géographique d’un pays et le nombre de ministères nécessaires pour son administration efficace. Il cite l’exemple des États-Unis pour souligner que la qualité de la gouvernance ne dépend pas du nombre de ministères, mais plutôt des défis spécifiques à relever et des compétences requises pour affronter ces défis.
Il critique ouvertement les pratiques du passé, où un gouvernement pléthorique ne garantissait ni la satisfaction des besoins essentiels de la population ni le développement du pays, et prône un gouvernement resserré en vue d’une meilleure allocation des fonds pour des projets ayant un impact sur la population.
Face à ces revendications pour un gouvernement réduit mais efficient, d’autres voix s’élèvent, notamment celle de Billy Kambale, ministre honororaire et cadre de l’UNC, qui argumente que la capacité de gestion et de leadership est plus déterminante que la taille du gouvernement. Kambale souligne en outre que les défis centraux résident dans les administrations ministérielles, et qu’une réforme du gouvernement devrait prendre en compte la nécessaire transformation des bureaucraties.
Jean-Marc Kabund, depuis sa cellule, approuve la réduction du nombre de ministres, évoquant des avantages allant de l’efficacité dans la prise de décisions, la réduction des coûts budgétaires, une meilleure centralisation des priorités nationales jusqu’à un renforcement de la transparence et de la responsabilité.
Le débat sur la composition du gouvernement s’annonce donc comme un enjeu clé pour la future architecture politique de la RDC et pour la capacité du pays à répondre aux urgences nationales tout en favorisant un environnement plus propice à la gouvernance efficace, à l’accountabilité et au développement socio-économique.