Les dirigeants du monde entier ont rendu des hommages unanimes à feu Elizabeth II, décédée jeudi. « Une reine de cœur » dont ils ont souligné « la dignité » et « le sens du devoir inaltérable ».
Le monde s’est associé, jeudi 8 septembre, au deuil des Britanniques après la mort d’Elizabeth II. Adressant « leurs pensées » à la famille royale et à son peuple, chefs d’État ou de gouvernement se sont dits personnellement affectés par le décès de la souveraine qui, en 70 ans de règne, a rencontré quasiment tous les grands responsables de la planète.
Minute de silence à l’ONU, tour Eiffel privée de ses lumières, drapeaux en berne sur la Maison Blanche mais aussi dans le sultanat d’Oman, jours de deuil au Brésil, en Jordanie ou à Cuba… les marques de respect se sont multipliées aux quatre coins du globe.
« Grâce », « dignité », « sens du devoir »
Joe Biden a salué « une femme d’État d’une dignité et d’une constance incomparables ». Elizabeth II était « plus qu’une monarque. Elle incarnait une époque », a ajouté le président américain, qui a signé en personne le registre de condoléances ouvert en son honneur par l’ambassade du Royaume-Uni à Washington.
Son règne est défini par la « grâce, l’élégance et un sens du devoir inaltérable », a renchéri l’ex-locataire de la Maison Blanche Barack Obama.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi noté « la grâce, la dignité et le dévouement » d’Elizabeth II.
« Il n’y a pas de mots pour rendre hommage, même partiellement, à l’importance primordiale de cette reine, à son sens du devoir, à son intégrité morale, à son dévouement et à sa dignité », selon l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel.
Fait rare, la mort d’Elizabeth II a mis d’accord même les pires ennemis. « Pendant de nombreuses décennies, Elizabeth II jouissait à juste titre de l’amour et du respect de ses sujets, ainsi que d’une autorité sur la scène mondiale », a commenté le président russe, Vladimir Poutine. Faisant part de « sa profonde tristesse », le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déploré « une perte irréparable ».
Aux États-Unis, l’ancien président républicain Donald Trump a abondé dans le sens des démocrates Joe Biden et Barack Obama, louant une souveraine qui laisse, selon lui, « un extraordinaire héritage de paix et de prospérité ».
« Amie »
« Je garde le souvenir d’une amie de la France, une reine de cœur qui a marqué à jamais son pays et son siècle », a réagi le président français, Emmanuel Macron.
Elle était aussi « une amie remarquable de l’Irlande », selon son président Michael D. Higgins, mais aussi « une présence constante » dans la vie des Canadiens qui la « chériront toujours », d’après le Premier ministre, Justin Trudeau.
« Profondément attristé », le pape François a fait savoir qu’il priait pour Elizabeth II et Charles III.
En Inde, le Premier ministre, Narendra Modi, s’est également dit « peiné par sa disparition ». Le gouvernement argentin a exprimé son « chagrin », les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et cubain, Miguel Diaz-Canel, leur « tristesse ».
« Elle nous manquera terriblement », a prédit la reine du Danemark Margrethe II.
Le roi des Belges Philippe et son épouse ont rendu hommage à « une monarque d’exception qui a profondément marqué l’Histoire ».
Le roi d’Espagne, Felipe VI, a même jugé qu’elle avait « écrit les chapitres les plus pertinents de l’Histoire » ces sept dernières décennies.
La reine Elizabeth II a symbolisé « la réconciliation » avec l’Allemagne, contribuant à « panser les plaies » de la Seconde Guerre mondiale, a notamment souligné le chef de l’État allemand, Frank-Walter Steinmeier.
La disparition de cette souveraine, qui a « joué un rôle extrêmement important pour la paix et la stabilité mondiales », est une « grande perte » pour la communauté internationale, a abondé le Premier ministre japonais, Fumio Kishida.
Sa mort laisse un immense vide dont le souvenir « restera gravé en lettres d’or dans les annales de l’histoire mondiale », pour le président du Pakistan, Arif Alvi.
« Sa vie et son héritage resteront gravés dans les mémoires à travers le monde », a renchéri le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
« Modèle »
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué en Elizabeth II « un modèle de continuité », « dont le calme et le dévouement ont donné de la force à beaucoup ».
« Tout au long de sa riche carrière, elle a été une source d’inspiration et de noblesse », a renchéri l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.
Le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, a jugé que cette « figure exceptionnelle » « symbolisait la dévotion et l’amour pour sa patrie ».
Souvenirs
De Joe Biden, qui l’avait rencontrée pour la première fois en 1982, à Angela Merkel qui a évoqué « l’honneur de la recevoir » une dernière fois à la fin de son mandat l’an dernier, plusieurs personnalités ont partagé leurs souvenirs de la reine, y compris dans des enceintes inattendues.
Le footballeur Pelé a ainsi révélé être un « grand admirateur » de la souveraine depuis son séjour au Brésil en 1968, où elle avait assisté à un match dans un stade Maracana bondé.
« Nous nous rappellerons toujours d’elle avec affection, surtout qu’elle a vécu ici quand elle était une petite princesse », a également tweeté le Premier ministre de Malte, Robert Abela.
Delphin TAMBWE