Il est évident que la question de l’accord signé entre la RDC et le groupe Ventora, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Notamment les inquiétudes jadis constatées de la part des Organisations de la société civile. Ces dernières fustigeaient le modus operandi du processus découlant la signature dudit accord synallagmatique porté sur la restitution des actifs miniers et pétroliers par le Groupe Ventora à la République Démocratique du Congo. Certes, la société civile congolaise qualifie dorénavant de salutaire la signature de ce protocole d’accord. Selon eux l’accord du 23 février donne plusieurs bénéfices à la RDC.
Considérant la volonté du Président de la République celle d’intégrer l’obligation de la transparence et la participation citoyenne à la gouvernance du secteur des ressources naturelles en associant les organisations de la société civile, la Présidence de la République a convié du 13 au 14 avril, les membres de la société civile à une table ronde. Il était question de mettre à leur disposition les informations relatives à l’accord.
Au terme des travaux et après connaissance des clauses de l’accord, les membres de la société civile, dans toute leur diversité et à l’unanimité, ont estimé que cela va bel et bien rapporter d’importants profits aux peuples congolais. Car, il présente plusieurs intérêts.
« Ayant pris connaissance de l’Accord, sans en disposer en dur ou en électronique à cause de confidentialité convenue par les deux parties, nous pensons que son application effective permettra à la population congolaise de récupérer ses droits. », dit la déclaration.
Qualifié d’accord historique, le protocole signé le 23 février, c’est une première pour le pays qui se réapproprie ainsi des actifs en pleine période de boom minier mondial. L’État congolais va donc revaloriser ces actifs au profit exclusif de la population. Car, la récupération de deux blocs minier et pétrolier, est un joli coup réalisé avec brio au moment où le peuple congolais attend beaucoup de son gouvernement.
Ce n’est plus un secret de polichinelle d’avouer sans ambages que les retombées positives dudit accord permettra au gouvernement, d’une part, de résoudre les problèmes sociaux de la population et, d’autre part, de contribuer aux missions assignées à l’État. Ayant compris l’importance, les organisations de la société civile ont salué le compromis trouvé entre les deux parties. Pour appuyer cette démarche salutaire, elles suggèrent la mise en place d’un comité de suivi inclusif et pluriel chargé du suivi de l’exécution, de l’Accord signé entre le Gouvernement et le groupe Ventora.
Nonobstant, le soutien à l’unanimité manifesté par des Organisations de la société civile, le collectif « Congo n’est pas à vendre (CNPAV) » demeure minoritaire et la seule organisation dont jusqu’à preuve du contraire s’oppose subjectivement à cet accord. Sur ce, plusieurs organisations de ladite plateforme de la société civile, ont décidé de quitter le CNPAV. Parmi ces organisations, nous trouvons notamment l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP).
Dans une lettre datée du 18 avril et décernée à tous les membres de l’Assemblée Générale du CNPAV, le Président du Conseil d’Administration de l’ODEP, Florimond MUTEBA TSHITENGE a indiqué les motifs de son départ. Dans sa lettre missive, il dénonce les comportements inciviques qui ont élu domicile au sein du CNPAV.
« J’ai dénoncé des dysfonctionnements, sans me faire entendre. L’indiscipline, l’intolérance, la calomnie, l’injure facile et j’en passe. Le manque d’un débat démocratique ouvert à la grande majorité silencieuse souvent abouti à des décisions prises par 3, 4 ou 5 personnes. », a-t-il dit.
« Par conséquent, je considère que le niveau très élevé des divergences sur la culture de travail, sur la méthodologie de travail voir même sur les orientations idéologiques du CNPAV, ne me permet plus de continuer à siéger au sein du comité de pilotage encore moins de le coordonner, je démissionne. Par ailleurs, fort du soutien du Conseil d’Administration de l’ODEP j’arrête ce 18 février 2022 la participation de l’ODEP au CNPAV. », telle est la décision prise par l’ODEP.
Beni Kinkela