Dans le cadre de la mise en œuvre de la couverture santé universelle, le statut juridique de l’Agence nationale de l’Ingénierie Clinque et numérique de la santé (ANICiiS) sera modifié en établissement public dans les prochains jours. L’idée de ladite reforme fonctionnelle émane du Ministre de la Santé, Jean Jacques Mbungani. Ce dernier au cours du récent conseil des ministres tenu le vendre 4 mars dernier, a soumis cinq projets phares notamment, le changement du statut de cette agence en établissement public.
Autrefois service public dépourvu de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, dorénavant l’ANICiiS étant établissement public, jouira de sa propre autonomie tant administrative que financière. Cette autonomie fera en sorte qu’elle puisse bien remplir ses missions spécifiques et régaliennes qui consiste à assurer la gouvernance numérique, de la couverture santé universelle et d’appuyer le développement du numérique de la santé ainsi que de l’ingénierie clinique en République Démocratique du Congo.
L’Agence nationale d’Ingénierie clinique et numérique de la santé, a été créée en 2018 par décret n°18/049 du 18 décembre 2018 sous l’ère de Bruno Tshibala. A l’instar de l’Agence du numérique en santé de la République Française, l’exposé des motifs dudit décret indique clairement les raisons sociologiques et juridiques de sa création. Entre autres l’intégration des technologies numériques aux infrastructures et réglementations actuelles, des systèmes de santé, en vue de renforcer les priorités sanitaires maximales en optimisant les plateformes et les services existants pour la promotion de la santé, centrée sur la personne et la prévention des maladies ainsi que pour réduire la charge pesant sur le système sanitaire.
Un comité de Warrior à la tête de l’ANICiiS !
Deux ans après la création de l’ANICiiS soit en 2020, l’ancien Ministre de la Santé Docteur Eteni Logondo s’est lancé dans le processus de matérialisation de la couverture santé universelle. Conscient que l’heure n’est plus à l’amateurisme et tâtonnements scandaleux pour épauler cette grandiose structure, il a opéré un choix des plus judicieux en nommant un comité de coordination et de gestion de l’ANICiiS dans lequel Monsieur Jean Max Mayaka désigné en qualité de Coordonnateur et le sieur Ernest Mbo au grade de Coordonnateur adjoint en charge des questions administratives et techniques. L’élaboration et la mise en œuvre de la feuille de route ainsi que la mise en place effective de l’ANICiiS constituaient la première mission donnée à ce comité.
Lors de l’avènement de Monsieur Jean Jacques Mbungani l’actuel Ministre de santé, ces membres du comité de coordination ont bel et bien été reconduits, car ils jouissent d’une compétence managériale et technicité incontestable. Depuis sa mise en place ce comité, est confronté aux multiples problèmes qui guettent son bon fonctionnement. Il s’agit du manque des ressources financières, l’absence de base des données fiables et des outils d’alerte disparates, le manque de traçabilité des paiements dans les interventions de la santé publique et l’absence d’un data center national de centralisation des données.
Le comité de coordination sous houlette de Jean Max Mayaka présente jusqu’à preuve du contraire un bilan mitigé en dépit des difficultés précitées dans les lignes précédentes. Il a réalisé et innové plusieurs projets phares. Parmi, la mise en place d’un système d’information digitale de sensibilisation contre la pandémie de Covid-19 dont une chaine de radio et télévision à thématique santé ; la création d’un site internet web officiel de la covid-19, la ligne verte et bien d’autres.
Il sied également à préciser que l’agence a développé des outils par des phases pilotes avant le déploiement large et national ; et a intégré des mutuelles dans une base numérique nationale.
Quid l’ANICiiS ?
L’Agence nationale de l’Ingénierie Clinque et numérique de la santé ( ANICiiS) est un service public placé sous tutelle du ministère ayant la santé dans ses attributions. Par conséquent, elle se présente comme organe technique du ministère de la santé. Elle poursuit trois missions principales : le développement de l’Informatique de Santé, le suivi de la gouvernance numérique de la Couverture santé Universelle et l’ingénierie clinique en RDC.
Sa première mission liée au développement de l’Informatique de Santé comprend dans sa globalité : la santé numérique, la cyber-santé, l’e-santé, la santé en ligne, la santé en ligne, la santé connectée, la télémédecine, la télésanté, la robotique médicale, les données sanitaires massives, la cartographie numérique sanitaire, l’utilisation des drones dans la chaine logistique sanitaire, et la maintenance des équipements biomédicaux.
Quant à la gouvernance numérique de la Couverture Santé Universelle, elle comprend : le stockage et la sécurisation des données liées à la Couverture Santé Universelle ; la gestion numérique et la sécurisation des données personnelles des bénéficiaires des soins et services de santé ; l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans le fonctionnement des services des hôpitaux ; le développement des solutions technologiques facilitant la dématérialisation des payements en santé ; l’utilisation du numérique dans la gestion des médicaments et intrant ainsi que dans la mise en réseau des laboratoires de santé publique ; la production et la gestion de l’informatique sanitaire dans le cadre de la couverture santé universelle ; l’analyse des métadonnées et la production de tableaux de bord de la couverture santé universelle.
L’ingénierie clinique comprend, la promotion et l’utilisation sécurisée des équipements biomédicaux ; la promotion des bonnes pratiques en biotechnologie et en biogénétique.
Beni Kinkela