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RDC : Un total de 559 partis politiques reconnus par l’Etat, Delphin TAMBWE parle d’un record nauséabond et regrette l’incorrection des dirigeants politiques(Tribune)

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Le Congo ne décolle pas pourquoi ? C’est la question que les congolais se posent chaque jour dans un climat miséreux alors que la réponse est sur la table. Plusieurs maux bloquent le décollage de la RDC certes, mais la base de tout malheur à notre avis c’est « l »embrouillamini qui règne dans le système de gestion de cet État », lequel défonce l’espoir du Développement même si certains acteurs politiques tenteraient de patriotiser leurs luttes.

Alors que le monde politique est un monde d’idées, en RDC c’est un monde gangrené par les paltoquets, un système politique qui bat le record dans la multiplicité des partis comme entités non créées pour la conquête du pouvoir mais pour jouer le rôle de griots, ce qui rend idiots ce qui s’y donnent sans vision.

Un total de 559 partis politiques reconnus par l’Etat en RDC c’est un record nauséabond qui pousse à regretter à ces jours l’incorrection des dirigeants du Pays.

La possibilité de créer plusieurs partis politiques est certes consacrée par la constitution en vigueur, cependant leur nombre exceptionnellement élevé, éloigne beaucoup d’entre eux de leur objectif initial qui est la conquête et l’exercice du pouvoir. En effet, la multiplication démesurée des partis engendre des conséquences néfastes qui se traduisent en une certaine faiblesse des formations politiques. Au nombre de ces conséquences je peux vous citer :

  1. La difficulté de mobiliser des militants

En raison de la diversité de choix qu’offre l’existence de plusieurs partis politiques, la mobilisation de vrais militants acquis à la cause d’un parti n’est plus facile. Les militants à la base ( y compris des responsables locaux) changent facilement de parti politique. Pour bon nombre d’entre eux, l’adhésion à une formation politique se fait sur la base d’avantages comparatifs (faciliter d’émerger, appui matériel ou financier ponctuel) et non sur celle d’une conviction politique basée sur un projet de société pertinent.

  1. L’émiettement de l’électorat

Au cours des différents échéances électorales, plusieurs formations politiques entrent en compétition. Seuls quelques  » grands partis  » implantés à l’intérieur du pays, arrivent à recueillir des suffrages leur permettant d’obtenir quelques élus. D’autres (la majorité) récoltent des suffrages négligeables ne leur permettant pas d’avoir un élu. Cette situation est en partie liée au nombre assez important de partis politiques en présence. Il en résulte un émiettement de l’électorat qui ne favorise pas la constitution d’une majorité absolue au profit d’un parti politique si grand soit – il.

  1. l’insuffisance des ressources humaines

Les ressources humaines constituent l’élément plus important d’une formation politique. Celles formées et capables d’impulser une dynamique, sont actuellement dispersées au sein des partis politiques en raison du nombre particulièrement élevé de ces derniers. Si certaines formations politiques en disposent en nombre relativement suffisant, d’autres (la majorité) en revanche, en manquent de façon criarde. Dans ce dernier cas, le parti souffre de cette lacune. Son point de vue et ses prises de position se ramènent à ceux de ses  » leaders éclairés « . ses capacités de proposition d’alternatives en terme de dynamique interne et externe sont limitées, car il manque à la base de cadres capables d’alimenter la réflexion au sommet.

  1. L’insuffisance de ressources matérielles et financières

La création de formations politiques au gré des évènements (à l’intérieur ou l’extérieur du parti) a donné naissance à des  » micros – partis – politiques  » disposant de peu de ressources financières et matérielles. Cette faible capacité financière et matérielle est la raison fondamentale pour laquelle ces partis ne présentent surtout pas de candidats aux élections. Au meilleur des cas, leurs activités se limitent à l’organisation des assises de leurs instances dirigeantes, occasion pour eux de donner signe de vie, aux flatteries des autorités établies pour s’assurer une place dans le partage de butin etc.

Au stade actuel de l’évolution de la démocratie dans notre Pays, la multiplication démesurée des partis politiques est plus ressentie dans ses conséquences comme une source de faiblesse de ces derniers et la base d’un manquement de l’efficacité dans le combat démocratique à mener pour assurer la bonne gestion de l’Etat.

Je condamne fermement les dirigeants politiques qui sont surtout Conscients de cette réalité indéniable mais préfèrent pratiquer l’incorection.

A mon avis, les leaders des partis politiques de l’opposition ou de la majorité doivent conclure des alliances qui doivent donner naissance à deux ou trois grands blocs ou regroupements de partis politiques, sous base des idéologies bien déterminées pour situer les citoyens congolais et laisser chacun opérer son choix selon son idéologie.

Osons espérer que les blocs vont évoluer vers des ensembles plus homogènes et solides pour donner au paysage politique congolais, une nouvelle configuration propice au renforcement des formations politiques, c’est ma suggestion.

✍️ Journaliste Delphin : +243811803590

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