Kananga, le 18 juin 2025 – Dans un discours empreint d’émotion et de gravité, Papy-Noël Kanku a annoncé sa démission du poste de vice-président de l’Assemblée provinciale du Kasaï Central. Surnommé par ses partisans « le Sorcier de Bonne Foi », l’élu affirme avoir pris cette décision en réaction à des « manœuvres politiques obscures » visant à l’évincer, malgré le large soutien dont il jouissait au sein de la majorité parlementaire.
« Je ne vois aucun mal, aucun forfait commis par moi-même. Mais je connais d’où vient le problème. Pour une seule personne, nous ne pouvons pas freiner l’avancement de toute une province », a-t-il lancé devant ses collègues, en référence aux tensions internes qu’il dit avoir endurées ces derniers mois.
Dans sa déclaration, Papy-Noël Kanku a directement mis en cause le député national John Kabeya Shikayi, élu UDPS, qu’il accuse d’avoir cherché à influencer le président de l’Assemblée provinciale pour obtenir sa mise à l’écart. « L’honorable John Kabeya Shikayi est allé voir le Président pour lui dire : “Nous vous prions de nous sacrifier le Vice-Président.” Mais le Président a refusé, disant : “Je ne peux pas le faire, car il n’a commis aucun mal.” »
Ce refus aurait, selon lui, déclenché une série de pétitions, notamment en mars dernier, qu’il considère comme des actes de harcèlement politique. Malgré ce contexte tendu, l’élu a prôné la sagesse et le dépassement des clivages partisans, en appelant à l’unité pour le bien de la province.
« Moi, j’aime le Kasaï Central et nous aimons tous le Kasaï Central. Il est notre dénominateur commun. On a eu le MPR, le PPRD, demain l’UDPS passera, l’UNC passera, l’AFDC passera, mais le Kasaï Central restera éternel », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Acceptons que, lors de notre passage à l’Assemblée provinciale du Kasaï Central, nous puissions écrire notre histoire sur une pierre, et non sur du sable. »
Sa démission laisse désormais planer des incertitudes sur la suite des événements au sein de l’Assemblée provinciale et sur les rapports parfois tendus entre élus provinciaux et députés nationaux.