Washington, le 17 juin 2025 – Exit les échanges à distance, les discussions indirectes par facilitateurs américains interposés ou les longues conversations via WhatsApp. Depuis quelques jours, les délégations d’experts congolais et rwandais se retrouvent en face-à-face dans la capitale américaine, dans le cadre des négociations visant à mettre fin à la crise sécuritaire qui empoisonne l’est de la République démocratique du Congo depuis des années.
Sur la table des discussions : un second projet d’accord de paix, élaboré par les facilitateurs américains à partir des observations et commentaires remontés par les deux parties lors des échanges préliminaires. Ce document, en cours d’examen détaillé, doit poser les bases d’un accord global, réaliste et mutuellement bénéfique, selon les mots du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, publiés hier sur X (ex-Twitter).
Objectif initial reporté, mais cap maintenu
Initialement, Washington espérait boucler les négociations à la mi-juin, mais l’évolution des discussions a contraint les parties à ajuster le calendrier. « C’était l’objectif initial […] il a fallu l’adapter à la réalité des négociations », a reconnu Olivier Nduhungirehe, tout en réaffirmant l’engagement du Rwanda à poursuivre le dialogue, tant que les conditions d’un accord « gagnant-gagnant » ne sont pas encore remplies.
Vers un sommet de haut niveau ?
Selon des sources proches du dossier, les ministres des Affaires étrangères des deux pays sont attendus à Washington une fois qu’un pré-accord aura été trouvé par les experts. Ce document servirait alors de socle à un sommet présidentiel qui réunirait, autour de l’ex-président américain Donald Trump, le président Félix Tshisekedi et son homologue Paul Kagame, pour une signature officielle.
Aucune date arrêtée, mais une volonté d’accélérer
S’il n’y a pas encore de calendrier rigoureux fixé, les autorités américaines veulent accélérer le processus. « Nous espérons y arriver courant juillet », glisse une source diplomatique américaine.
Contexte tendu, mais espoirs relancés
Ces négociations se déroulent dans un contexte explosif, alors que les tensions militaires entre les Forces armées de la RDC (FARDC), les milices locales dites Wazalendo et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, ont ravagé une large partie de l’est congolais. L’ONU, dans un récent rapport, a pointé des violations massives du droit international humanitaire commises par toutes les parties.
Dans ce climat, les discussions en cours à Washington représentent un espoir ténu mais réel d’un règlement politique durable à l’un des conflits les plus meurtriers du continent africain.