Kinshasa, 17 juin 2025 — Le football congolais est une nouvelle fois éclaboussé par une affaire aux relents de scandale planétaire. Cette fois, c’est la Linafoot, championnat d’élite de la République démocratique du Congo, qui est dans le viseur de la FIFA, alertée par plusieurs plaintes autour de soupçons de matchs truqués. En cause : une rencontre entre le Daring Club Motema Pembe (DCMP) et l’Académie Club Rangers, achevée sur un score surréaliste de 4-0, provoquant un tollé dans les milieux du ballon rond.
Un score qui ne passe pas
La défaite cinglante du club de Rangers, pourtant réputé solide et capable d’infliger un 8-1 à ses adversaires quelques semaines plus tôt, suscite des interrogations. Comment un club aussi performant peut-il s’écrouler aussi spectaculairement sans explication tactique valable ? Pour nombre d’observateurs, l’affaire sent le soufre.
Mais le plus explosif restait à venir.
Le coach de Rangers sème le trouble
Dans une déclaration publique devenue virale, l’entraîneur de Rangers admet avoir été approché pour des négociations douteuses avec d’autres clubs. Pire : il évoque ouvertement l’existence de matchs “vendus”. Si l’homme tente ensuite de nuancer ses propos en parlant d’un “cadeau” du président du DCMP, le mal est fait.
“Le président nous a offert un petit cadeau…”, glisse-t-il, d’un ton ambigu. Une tournure qui n’a pas manqué d’être interprétée comme un aveu déguisé d’arrangement préalable. Ce genre de formulation fait écho à un système bien connu des initiés : des accords occultes entre dirigeants de clubs, au mépris de l’éthique sportive et du fair-play.
Un silence qui accable le CONOR
Le Comité de Normalisation (CONOR), censé jouer les arbitres impartiaux au sein du football congolais, brille par son silence. Aucune prise de parole officielle, aucune enquête nationale annoncée. Ce mutisme suscite des critiques de plus en plus virulentes. Une partie de l’opinion y voit une complicité passive, voire un mécanisme bien huilé de protection mutuelle au sein des instances sportives.
Le journaliste d’investigation Romain Molina, connu pour ses révélations fracassantes dans le monde du sport, affirme que plusieurs plaintes ont déjà été déposées auprès de la FIFA, et qu’un séisme de sanctions pourrait frapper dans les semaines à venir.
La FIFA s’en mêle
Selon plusieurs sources concordantes, la FIFA aurait ouvert une enquête préliminaire, centrée non seulement sur le match DCMP–Rangers, mais aussi sur d’autres rencontres suspectes de la saison. Le spectre des matches arrangésrôde au-dessus de la Linafoot, et pourrait conduire à des sanctions allant de la suspension de clubs à des exclusions pures et simples.
Un mal systémique ?
La question, aujourd’hui, dépasse le seul cadre du match DCMP–Rangers. Le football congolais est-il rongé par la corruption ? La RDC, pourtant riche en talents et passionnée de football, se retrouve éclaboussée par un système où le sport devient une monnaie d’échange, un terrain de manœuvres opaques, voire une scène de théâtre tragique où l’issue est parfois décidée avant même le coup d’envoi.
Si l’enquête internationale se confirme, la RDC pourrait être appelée à rendre des comptes sur la scène mondiale. Et ce ne serait pas qu’une simple affaire de sport, mais une crise de gouvernance, de transparence et d’intégrité nationale.
Le football congolais est-il gangrené jusqu’à la moelle ? Une question qui n’attend plus de réponse vague, mais des actes forts, des réformes profondes et des têtes qui tombent.