Cela fait désormais plus de trois mois que Me Médard Palankoy, avocat au barreau de Kinshasa-Gombe, est détenu au secret, sans procès, sans droit de visite, ni accès à son avocat, à sa famille ou à son médecin. Une situation que la Chaire congolaise des droits de l’homme (CCDH) qualifie de « grave violation des droits humains fondamentaux » et de « détention arbitraire et illégale ».
Selon les informations de la CCDH, Me Palankoy a été interpellé le 14 mars 2025 dans son cabinet par des hommes non identifiés. Depuis, il serait détenu dans les locaux du Conseil national de la cyberdéfense (CNC), une entité rattachée à la Présidence de la République, sans qu’aucune procédure judiciaire formelle n’ait été engagée à son encontre.
Dans un communiqué publié ce lundi, la CCDH appelle à la libération immédiate et sans conditions de l’avocat. L’organisation dénonce non seulement la privation de liberté en dehors de tout cadre légal, mais aussi les intimidationsdont seraient victimes la famille du détenu et les membres de son cabinet.
« Il est inadmissible qu’un citoyen, a fortiori un avocat, puisse être privé de liberté de manière aussi opaque, en dehors de toute procédure judiciaire. C’est une atteinte grave à l’État de droit que nous prétendons construire », a déclaré la CCDH.
Depuis avril, l’organisation a lancé la campagne « Freedom for Palankoy Médard », dans l’espoir de mobiliser l’opinion publique et d’interpeller les autorités congolaises.
En plus de la libération de Me Palankoy, la CCDH exige la restitution de ses biens personnels confisqués lors de son arrestation, ainsi que la fin des pressions exercées sur son entourage.
Enfin, elle exhorte les institutions nationales à respecter les droits garantis par la Constitution, notamment la présomption d’innocence, le droit à un procès équitable et l’interdiction de la détention au secret.
« Le silence et l’inaction dans ce dossier exposent la République à des dérives autoritaires que nous devons tous prévenir », conclut la CCDH.