Kinshasa, le 5 juin 2025 – Alors que le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T), fruit de la vision du Président Félix Tshisekedi, avance difficilement dans plusieurs provinces, un rapport publié récemment par le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) vient jeter de l’ombre sur les efforts menés sur le terrain. Problème : le rapport est truffé d’approximations, de généralisations abusives et de chiffres qui ignorent les données réelles, notamment celles fournies par la CFEF, structure officielle en charge de l’exécution du programme dans une partie du pays.
Un rapport qui fait fi des réalités locales
Ce document du CREFDL, présenté comme une « évaluation indépendante », tente de dresser un état des lieux du PDL-145T à mi-parcours. Mais au lieu d’apporter des éclairages utiles, il multiplie les raccourcis. Il amalgame les avancées observées dans certaines provinces avec des retards dans d’autres, pour conclure à un prétendu « échec généralisé » du programme.
Cette approche, selon la Cellule d’Exécution des Financements en faveur des États Fragiles (C-FEF), est non seulement trompeuse, mais nuit aussi à la lisibilité des efforts fournis sur le terrain. « Comment peut-on ignorer des indicateurs aussi clairs que les 31 bâtiments administratifs déjà réalisés sur les 42 prévus, soit un taux d’exécution de 73,81 % dans la zone 2 que nous pilotons ? », s’insurge un cadre de la CFEF.
La CFEF, une des trois agences mandatées par le gouvernement
Pour rappel, la CFEF est l’une des trois agences mandatées officiellement par le gouvernement pour la mise en œuvre du programme PDL-145T, aux côtés du Bureau Central de Coordination (BCeCo) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Le rapport du CREFDL ne prend cependant pas la peine de distinguer les responsabilités respectives de ces trois entités, créant ainsi une confusion injuste dans l’opinion publique.
Des chiffres déconnectés des données officielles
Pire encore : les statistiques publiées par le CREFDL ne correspondent ni aux chiffres disponibles dans les rapports trimestriels de la CFEF ni aux données remontées par les comités locaux de suivi. L’exemple des infrastructures livrées dans les provinces de l’Équateur, du Sud-Ubangi et du Maï-Ndombe, que le rapport semble totalement ignorer, est éloquent.
« Nous avons organisé plusieurs missions de supervision, les preuves de livraison et d’utilisation des ouvrages existent, des écoles fonctionnent, des centres de santé sont en activité… Pourquoi le CREFDL n’en parle-t-il pas ? », interroge un expert de la zone 2.
Un rapport à visée politique ?
Plusieurs observateurs se demandent si le CREFDL n’aurait pas cédé à la tentation politicienne, à quelques mois des prochaines échéances électorales. En publiant un rapport sans vérification croisée avec les organes d’exécution, sans descente effective sur tous les sites concernés, le centre perd en crédibilité et s’expose à la critique d’un travail à charge.
Une chose est sûre : le peuple mérite mieux qu’un brouillon mal ficelé.
À l’heure où les communautés locales, longtemps oubliées, commencent à ressentir les premiers effets du PDL-145T, il serait plus utile de renforcer le suivi participatif, d’encourager la transparence institutionnelle et de valoriser les données fiables, plutôt que de saboter, par ignorance ou mauvaise foi, un chantier de transformation historique.