Kinshasa, le 30 mai 2025 – Par la Rédaction
De scandale en scandale, l’odeur de la mauvaise gestion ne cesse de s’épaissir autour de la Régie des Voies Aériennes (RVA). Cette fois-ci, c’est dans l’enceinte de l’Assemblée nationale que le dossier a été exposé au grand jour. Le Directeur général de la RVA a été auditionné, confronté à une série de questions qui soulèvent de graves soupçons de détournements et de surfacturations.
Selon un document officiel présenté à la plénière, la RVA aurait acquis cinq bus destinés au transport des passagers sur le tarmac, pour un montant total de 1 888 000 dollars américains. Soit environ 400 000 dollars par bus. Une somme jugée totalement extravagante par plusieurs députés, qui rappellent qu’un bus de ce type, même de très haute gamme, ne dépasse pas les 150 000 dollars sur le marché international.
Mais ce n’est pas tout.
Autre volet du dossier : la clôture de l’aéroport de Luano, à Lubumbashi, qui aurait coûté la bagatelle de 7 468 000 dollars. Oui, vous avez bien lu : plus de sept millions de dollars uniquement pour ériger une clôture autour de l’aérogare. Un coût jugé « insultant pour l’intelligence du peuple congolais » par un député de l’opposition, qui demande l’ouverture d’une enquête parlementaire indépendante.
Et comme si cela ne suffisait pas, une société censée assurer la surveillance des travaux aurait, quant à elle, été rémunérée à hauteur de 1 800 000 dollars. Montant qui interroge d’autant plus qu’il ne s’agit ni d’un chantier à haut risque, ni d’un site en zone de guerre.
Face à ces chiffres qui donnent le vertige, la colère monte dans l’hémicycle. Plusieurs voix exigent une suspension immédiate des responsables impliqués, la publication de tous les contrats signés, et une saisine urgente de la Cour des comptes et de l’Inspection Générale des Finances (IGF).
Le peuple congolais, une fois de plus, regarde avec sidération les millions s’évaporer dans les poches de quelques privilégiés, pendant que les infrastructures aéroportuaires restent délabrées et les conditions de voyage indignes.
La question demeure : jusqu’à quand l’impunité va-t-elle prospérer à la tête des entreprises publiques ?