Kinshasa, 15 avril 2025 – Face à la gravité des inondations meurtrières survenues les 4 et 5 avril derniers dans la capitale congolaise, le Président de la République Félix Tshisekedi a convoqué, mardi, une réunion de crise à la cité de l’Union africaine. Autour de lui, plusieurs membres du gouvernement central, des autorités provinciales ainsi que les responsables de la ville de Kinshasa ont évalué l’ampleur du désastre et esquissé les réponses d’urgence à mettre en œuvre.
Un bilan humain et matériel lourd
Selon les données présentées au Chef de l’État par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, le bilan provisoire fait état de 75 morts et de plus de 11 000 sinistrés. Ces derniers sont actuellement hébergés dans quatre sites d’accueil temporaires, en attendant des solutions plus durables.
La réunion a permis de dresser un premier état des lieux des dégâts humains et matériels, tout en identifiant les besoins prioritaires pour répondre à l’urgence humanitaire. La coordination avec les autorités locales et les services de secours a été renforcée afin d’acheminer l’aide là où elle est le plus nécessaire.
Des décisions fermes à venir : vers la démolition des constructions illégales
Une cellule spéciale de suivi a été mise en place au sein du gouvernement. Elle s’est réunie le même jour autour de la Première ministre Judith Suminwa, afin d’examiner les mesures concrètes à prendre pour soulager les populations affectées.
Parmi les décisions attendues dans les prochains jours figure la démolition des infrastructures érigées dans les zones non aedificandi, c’est-à-dire des zones à risque, inconstructibles ou inondables. Le Président Tshisekedi a encouragé la fermeté dans l’application de cette mesure, considérée comme essentielle pour éviter de futures catastrophes et protéger les vies humaines.
Un appel à la solidarité et à la responsabilité collective
Félix Tshisekedi a également appelé les institutions concernées à poursuivre leur soutien aux familles sinistrées, aussi bien sur le plan humanitaire que sanitaire. Il a réaffirmé la volonté de son gouvernement de ne pas se contenter de réponses ponctuelles, mais d’adopter une stratégie de fond pour lutter contre les effets des changements climatiques en milieu urbain.
Cette réunion s’inscrit dans une dynamique plus large de gestion des risques à Kinshasa, une ville souvent confrontée à des précipitations intenses et à des inondations récurrentes du fait de l’urbanisation anarchique, de l’insuffisance du drainage et de l’occupation illégale des terrains sensibles.
Un enjeu de gouvernance urbaine
La catastrophe d’avril 2025 rappelle avec acuité la fragilité des infrastructures urbaines et le défi que représente la gestion d’une ville à croissance rapide comme Kinshasa. Elle met en lumière la nécessité d’un plan directeur d’aménagement, intégrant les impératifs environnementaux, de sécurité publique et de logement.
Les mesures à venir devront ainsi conjuguer aide humanitaire immédiate et vision à long terme, avec une forte implication des pouvoirs publics, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des citoyens eux-mêmes.