- Vous voulez influencer le monde ? Et ce n’est pas ce que vous croyez !
Patrick Nkanga, rapporteur du bureau politique du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), a récemment partagé une perspective éclairante sur l’art du lobbying étatique, une activité souvent perçue comme un jeu d’influence complexe et opaque.
Selon Nkanga, la clé d’un lobbying réussi pour un État ne réside pas tant dans les manœuvres diplomatiques coûteuses ou les campagnes de communication sophistiquées, mais plutôt dans la manière intrinsèque dont cet État est géré au quotidien.
En d’autres termes, la qualité de la gouvernance interne, englobant des aspects aussi cruciaux que la stabilité politique, la solidité des institutions, le respect scrupuleux de l’état de droit, la mise en œuvre de politiques publiques efficaces et la promotion d’un développement socio-économique inclusif, constitue le vecteur de persuasion le plus puissant et le plus authentique sur la scène internationale.
Cette vision pragmatique et axée sur les fondamentaux suggère que la véritable crédibilité et l’attractivité d’un État se construisent d’abord de l’intérieur, à travers la démonstration concrète de sa capacité à assurer le bien-être de sa population, à garantir un environnement des affaires sain et transparent, et à projeter une image de sérieux et de fiabilité sur la scène mondiale.
L’assertion de Patrick Nkanga remet ainsi en question les approches purement cosmétiques du lobbying, en soulignant que la substance, la réalité vécue au sein des frontières nationales, prime sur toute tentative de manipulation de l’image externe.
L’idée maîtresse véhiculée par Patrick Nkanga met en clair une vérité souvent négligée dans les débats sur l’influence internationale : la cohérence entre le discours et la réalité d’un État est un facteur déterminant de sa crédibilité et de son pouvoir de persuasion.
Un État qui prône la démocratie et les droits de l’homme à l’étranger, mais qui bafoue ces principes sur son propre territoire, verra ses efforts de lobbying minés par cette contradiction flagrante.
De même, un État qui cherche à attirer des investissements étrangers tout en étant gangrené par la corruption et l’insécurité juridique aura du mal à convaincre les acteurs économiques internationaux de la fiabilité de son environnement des affaires. En revanche, un État qui parvient à instaurer une gouvernance transparente et responsable, à garantir la sécurité juridique et des opportunités économiques équitables, et à promouvoir un développement humain durable, n’aura pas besoin de déployer des efforts de lobbying excessifs pour attirer des partenaires et des investissements.
Sa propre performance interne parlera d’elle-même, agissant comme un aimant pour les acteurs internationaux en quête de stabilité, de fiabilité et de potentiel de croissance. L’approche de Patrick Nkanga souligne ainsi l’importance d’une vision à long terme, axée sur la construction d’un État solide et performant, comme fondement d’une influence internationale durable et positive.
En insistant sur le fait que la manière dont un État est géré constitue son meilleur atout de lobbying, Patrick Nkanga met également en évidence l’interdépendance entre la politique intérieure et la politique étrangère. Un État bien géré est un État qui inspire confiance à ses propres citoyens, ce qui renforce sa légitimité et sa capacité à agir sur la scène internationale.
Une population éduquée, en bonne santé et jouissant de ses droits fondamentaux est un atout inestimable pour le développement économique et social, rendant l’État plus attractif pour les partenaires étrangers.
De même, des institutions fortes et indépendantes, un système judiciaire équitable et transparent, et une administration publique efficace sont des gages de stabilité et de prévisibilité, des facteurs essentiels pour attirer les investissements et établir des relations de confiance avec d’autres États et organisations internationales.
L’aphorisme de Patrick Nkanga invite donc les dirigeants à se concentrer en priorité sur l’amélioration de la gouvernance interne, non seulement pour le bien-être de leur propre population, mais aussi comme stratégie de lobbying la plus efficace et la plus durable pour projeter une image positive et attirer des opportunités sur la scène mondiale.
En fin de compte, le meilleur ambassadeur d’un État est la qualité de sa propre gestion.
David MUTEBA KADIMA/Les Points Saillants
