Alors que la crise sécuritaire en République Démocratique du Congo (RDC) atteint un seuil critique, des voix s’élèvent pour appeler l’ancien président Joseph Kabila Kabange à jouer un rôle actif dans la recherche de solutions durables pour le pays. Cette proposition résonne dans un contexte de tensions politiques, sociales et militaires accrues, particulièrement à l’Est du pays.
Un contraste frappant avec les pratiques démocratiques ailleurs dans le monde
Dans plusieurs démocraties, les anciens chefs d’État bénéficient d’un statut particulier. Honorés, écoutés et parfois consultés sur les grandes orientations nationales, ils peuvent s’exprimer publiquement, voire critiquer la gestion actuelle de leur pays, dans le respect des institutions. En RDC, la situation semble à contre-courant de cette logique. Joseph Kabila, dernier président encore en vie depuis l’indépendance du pays en 1960, ne bénéficie pas du même traitement institutionnel.
Un climat politique sous tension autour de l’ancien président
Certains faits récents ont nourri l’inquiétude de nombreux observateurs. La libération controversée de détenus armés dans la prison de Ndolo, accusés de préparer des attaques ciblées, notamment contre Joseph Kabila, a suscité de vives réactions. Ces actes s’inscrivent, selon certains analystes, dans un climat de règlement de comptes politiques.
Par ailleurs, l’accord politique issu de la transition ayant permis la passation pacifique du pouvoir en 2019 serait, selon plusieurs sources, bafoué ou réinterprété. La révision de la Constitution évoquée dans certaines sphères politiques fait craindre une volonté de consolidation de pouvoir au détriment de l’équilibre démocratique.
Des accusations sans fondement et un climat de désinformation ?
L’ancien président Joseph Kabila a récemment été cité dans certaines rumeurs l’associant à des mouvements rebelles actifs dans la région des Grands Lacs, notamment l’AFC/M23. Aucune preuve tangible n’a été avancée publiquement à ce jour pour étayer ces accusations.
D’autres figures politiques controversées, dont des ex-chefs de guerre à la réputation sulfureuse, auraient été mises en avant pour délégitimer le rôle passé et présent de Joseph Kabila. Des propos jugés calomnieux ont été relayés lors de meetings politiques organisés avec, selon des sources, des financements issus de fonds publics.
Le rôle historique de Joseph Kabila rappelé par ses partisans
Pour ses partisans, Joseph Kabila reste une figure de stabilité, ayant joué un rôle central dans la pacification et la réunification du pays après les guerres successives du début des années 2000. Artisan du dialogue politique intercongolais, il est également à l’origine de la Constitution actuelle, adoptée en 2006, et perçue par plusieurs comme le socle du renouveau institutionnel.
Face à l’incapacité supposée des autorités actuelles à gérer la crise dans l’Est, certains Congolais réclament désormais le retour actif de l’ancien président sur la scène nationale, dans un rôle de médiateur ou d’homme d’État. Selon eux, son expérience, ses réseaux régionaux et son engagement passé pourraient contribuer à sortir la RDC de l’impasse actuelle.
Vers un retour stratégique par l’Est ?
Des déclarations récentes laissent entendre que Joseph Kabila pourrait regagner la scène politique par la partie orientale du pays, symbole à la fois de la guerre actuelle et du combat historique pour la paix. Ce geste fort serait, selon certains observateurs, un signal politique adressé non seulement au pouvoir central, mais aussi à la communauté internationale.
Alors que les tensions s’exacerbent à quelques mois d’échéances politiques majeures, l’avenir du pays pourrait se jouer à travers des initiatives de réconciliation et de dialogue inclusif. Le rôle de Joseph Kabila dans cette dynamique reste, pour beaucoup, une question ouverte mais cruciale.