Les consultations menées ces derniers jours par le Président de la République avec les chefs des institutions et les groupes politiques de la majorité suscitent des interrogations. Officiellement, il s’agirait de discussions internes visant à apaiser les tensions politiques, élargir l’espace gouvernemental à de nouvelles figures et capitaliser les initiatives de paix en cours. Pourtant, l’absence d’un cadre juridique clair pour ces audiences rappelle les errements du passé, notamment la désignation d’un informateur hors cadre légal, qui avait conduit à un travail inutile et à une perte de temps considérable.
L’honorable Ngoyi Kasanji, figure de la majorité présidentielle, s’interroge sur la nature exacte de ces rencontres. Il rappelle que le Chef de l’État avait évoqué la formation d’un gouvernement d’union nationale, une option visant à fédérer toutes les forces politiques et sociales dans un contexte de guerre d’agression. Or, ce qui se déroule actuellement semble s’éloigner de cette vision initiale.
Si l’objectif était un remaniement gouvernemental, c’est la Première ministre qui devrait mener ces consultations. Si, en revanche, il s’agit d’une initiative de décrispation politique, sécuritaire et sociale, un acte juridique aurait dû instituer un cadre officiel pour cette démarche. À ce stade, les décisions prises restent floues et pourraient bien compromettre l’urgence d’une réponse nationale unifiée face aux menaces qui pèsent sur le pays.
Dans un contexte aussi critique, l’heure n’est plus aux manœuvres tactiques, mais aux choix décisifs. L’histoire récente a prouvé que l’improvisation politique coûte cher à la nation. La cohésion nationale ne peut être un simple slogan, elle nécessite des actes concrets, structurés et juridiquement encadrés.