Depuis la prise de contrôle de Walikale, une région stratégique riche en étain et en or, le groupe armé M23 devrait considérablement accroître ses revenus issus de l’exploitation minière. Selon des estimations basées sur les données de production entre 2019 et 2023, les mines locales pourraient générer jusqu’à 30 millions de dollars pour le mouvement rebelle, consolidant ainsi son autonomie financière et sa capacité à poursuivre ses opérations militaires.
Walikale, située dans la province du Nord-Kivu, abrite certains des plus grands gisements de minerais stratégiques en République démocratique du Congo (RDC). Son contrôle par le M23 marque une avancée majeure pour le groupe, qui mise sur l’exploitation des ressources naturelles pour financer ses activités. Cette situation exacerbe les tensions dans la région et inquiète les autorités congolaises ainsi que la communauté internationale.
Le coltan de Rubaya, une manne financière pour le M23
En plus de Walikale, le M23 domine également la mine de coltan de Rubaya, une autre source de revenus conséquente. Selon des sources locales, cette exploitation génère environ 800 000 dollars par mois. Le coltan, un minerai essentiel dans la fabrication des composants électroniques, est très prisé sur le marché mondial, ce qui permet au M23 de diversifier ses ressources financières et d’entretenir son influence dans la région.
L’exploitation illégale de ces minerais alimente la guerre et fragilise encore davantage l’économie locale. De nombreuses organisations dénoncent un système de contrebande bien rodé, où les minerais sont souvent exportés clandestinement vers des pays voisins avant d’atteindre les marchés internationaux.
Une menace grandissante pour la stabilité régionale
La mainmise du M23 sur ces zones minières stratégiques renforce les inquiétudes quant à l’instabilité persistante dans l’Est de la RDC. Le gouvernement congolais et ses partenaires internationaux redoutent une consolidation du pouvoir financier du groupe armé, qui pourrait prolonger le conflit et compliquer les efforts de paix.
Alors que les discussions diplomatiques peinent à aboutir, cette nouvelle configuration du rapport de force sur le terrain risque d’accentuer les violences et de prolonger la crise humanitaire qui frappe durement la population civile.