Le Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme politique dirigée par l’ancien président Joseph Kabila, a annoncé ce lundi son refus de participer aux consultations politiques initiées par le président Félix Tshisekedi, qui devaient débuter ce jour à Kinshasa.
Dans un communiqué signé par Raymond Tshibanda, président de la cellule de crise du FCC, le regroupement politique justifie sa décision par trois principales raisons, mettant en cause la légitimité des institutions en place et l’objectif même de ces consultations.
Une contestation de la légitimité des institutions
Le FCC remet en question la validité des résultats des élections de décembre 2023, qualifiées de « frauduleuses » et « contraires aux lois pertinentes ». Selon la plateforme de l’ex-président Joseph Kabila, toute tentative de sortie de crise devrait commencer par une reconnaissance de cette illégitimité et une remise en question du pouvoir actuel.
Dans son communiqué, le FCC affirme que les institutions mises en place à la suite du scrutin ne reflètent pas la volonté réelle du peuple congolais, et que toute initiative ignorante de cette réalité ne saurait aboutir à une solution politique durable.
Un rejet du gouvernement d’union nationale
Deuxième point de discorde : la finalité de ces consultations nationales. Présentées par la présidence comme une étape vers la formation d’un gouvernement d’union nationale, ces discussions sont perçues par le FCC comme une simple manœuvre politique visant à élargir la base du pouvoir en place.
« La crise actuelle est multiforme et profondément enracinée dans la mauvaise gouvernance et l’autoritarisme. Le régime en place ne cherche qu’à distribuer des postes au lieu d’apporter des solutions structurelles aux problèmes du pays », affirme le FCC dans son communiqué.
Une initiative jugée inutile et redondante
Enfin, le FCC considère ces consultations comme superflues, estimant qu’elles dupliquent inutilement les initiatives déjà en cours, notamment :
- Les efforts de médiation menés par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC).
- Les processus de Luanda et de Nairobi, visant à rétablir la paix et la stabilité en RDC à l’échelle régionale.
L’ex-plateforme présidentielle accuse donc Félix Tshisekedi de vouloir court-circuiter ces démarches pour imposer un dialogue dont les conclusions seraient déjà écrites à l’avance.
Un boycott assumé du FCC
En conclusion, le FCC affirme ne pas vouloir prendre part à une « messe politique », estimant que ces consultations ne visent qu’à conférer une légitimité aux autorités en place, sans répondre aux véritables défis du pays.
Cette posture accentue la fracture politique en RDC et pose la question de la capacité du pouvoir en place à rassembler l’opposition pour une solution consensuelle à la crise actuelle. Reste à savoir si cette absence du FCC fragilisera ou non l’initiative du président Félix Tshisekedi, qui mise sur ces consultations pour asseoir la stabilité politique du pays.