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Le FCC rejette les consultations politiques initiées par Félix Tshisekedi

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Le Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme politique dirigée par l’ancien président Joseph Kabila, a officiellement annoncé son refus de participer aux consultations nationales lancées par le président Félix Tshisekedi, censées débuter ce lundi.

Dans un communiqué signé par Raymond Tshibanda, président de la Cellule de crise du FCC, le regroupement politique motive son choix en avançant trois principales raisons, toutes liées à la légitimité du pouvoir en place, aux objectifs des consultations et aux initiatives de dialogue déjà existantes.

Une remise en cause de la légitimité des institutions

Le FCC justifie son retrait en rappelant sa position constante : les institutions actuelles sont issues des élections de décembre 2023, qu’il considère comme frauduleuses et contraires aux lois en vigueur.

Dans son communiqué, le FCC cite la note officielle du Conseil Spécial en matière de Sécurité, publiée le 22 mars 2025, qui précise que les consultations seront « fondées sur le respect des institutions dûment établies ». Pour le FCC, cette approche écarte d’emblée la question de l’illégitimité des institutions, alors que celle-ci constitue, selon lui, l’une des principales causes de la crise actuelle.

Ainsi, toute tentative de dialogue qui ne prend pas en compte cette contestation des institutions serait, aux yeux du FCC, inutile et biaisée dès le départ.

Un rejet de la finalité des consultations

Le deuxième point soulevé par le FCC concerne l’objectif même de ces consultations, à savoir la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Le FCC estime que la crise actuelle ne se limite pas à une dimension sécuritaire, comme le laisse entendre le Président de la République. Au contraire, il considère que cette crise est multiforme, prenant racine dans ce qu’il qualifie de mauvaise gouvernance, d’autoritarisme et de destruction de la cohésion nationale.

Selon Raymond Tshibanda, ces consultations ne sont qu’un prétexte pour élargir la base politique du pouvoir en place. Il qualifie cette initiative de « simple offre d’emplois » destinée à ceux qui recherchent des postes dans l’appareil d’État, plutôt qu’une véritable démarche pour sortir la RDC de l’impasse.

« Fidèle à son serment de ne jamais trahir le Congo, le FCC n’en fait pas partie », conclut le communiqué.

Une initiative jugée redondante et stratégique

Le FCC s’interroge également sur la pertinence d’une nouvelle initiative de dialogue, alors que plusieurs autres sont déjà en cours, notamment :

  • Le Pacte pour la paix et le bien-vivre ensemble, porté par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC).
  • Les processus de Nairobi et de Luanda, soutenus par les Nations Unies, l’Union Africaine, la SADC et l’EAC.

Le FCC voit donc ces consultations comme une tentative de diversion et de court-circuitage des initiatives existantes, qui prônent une approche plus inclusive et impartiale pour résoudre la crise.

Un boycott assumé au nom de l’intérêt national

En conclusion, le FCC affirme que ces consultations ne visent pas une sortie de crise, mais plutôt une manœuvre politique pour légitimer le pouvoir en place. Il refuse donc de cautionner une initiative qui ne prend pas en compte les véritables causes de la crise et qui ne sert pas l’intérêt supérieur du Congo et des Congolais.

Ce refus illustre la profonde fracture politique qui persiste en RDC et soulève des questions sur la capacité du président Tshisekedi à rassembler l’opposition pour une solution consensuelle.

Vers un dialogue plus inclusif ?

Alors que la crise politique en RDC demeure préoccupante, la question reste posée : une solution de sortie de crise peut-elle être trouvée sans la participation de toutes les forces politiques majeures ?

Le refus du FCC de prendre part aux consultations met au défi le pouvoir en place de proposer une approche plus consensuelle et transparente, afin d’éviter un blocage politique prolongé dans un contexte déjà marqué par l’insécurité et les tensions socio-économiques.

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