Kisangani sous la menace d’une offensive étrangère ? Ce dimanche, le général Muhoozi Kainerugaba, commandant des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) et fils du président Yoweri Museveni, a enflammé la toile avec une série de tweets inquiétants. Il y annonce sans détour que les troupes ougandaises pourraient prendre le contrôle de Kisangani sous ordre de son père.
Le M23 en embuscade, l’UPDF prête à agir
Dans ses déclarations, Muhoozi Kainerugaba a affirmé que l’UPDF ne ferait rien pour empêcher le mouvement rebelle du M23 de s’emparer de Kisangani. Pire encore, il a ajouté que si les rebelles tardaient à agir, l’armée ougandaise interviendrait directement. Selon lui, d’ici une semaine, la ville serait sous l’autorité soit du M23, soit de l’UPDF, mettant ainsi en cause l’intégrité territoriale de la RDC.
Menaces contre les autorités de l’Ituri
Dans ses publications, Muhoozi Kainerugaba s’en est aussi pris au gouverneur militaire de l’Ituri, qu’il accuse d’entraver les opérations de l’armée ougandaise. Il annonce même son arrestation imminente, sans plus de précisions sur les motifs ou les moyens qu’il compte utiliser.
Tirer à vue sur la CODECO
Le général ougandais a également donné l’ordre à ses troupes de « tirer à vue » sur les membres de la milice CODECO, active dans les régions de Fataki et Djugu. Selon lui, cette directive vise à éliminer une menace persistante pour la population. Cette annonce unilatérale d’une opération militaire en territoire congolais soulève de sérieuses questions sur la souveraineté de la RDC et la coordination entre Kinshasa et Kampala dans la lutte contre l’insécurité à l’Est.
L’« Armée de Dieu » pour « secourir » Kisangani
Dans un dernier message, le général a adressé un avertissement aux habitants de Kisangani, leur promettant l’arrivée imminente de l’« Armée de Dieu » pour les « secourir ». Une rhétorique messianique qui alimente l’inquiétude quant aux véritables intentions de l’Ouganda.
Silence radio du côté de Kinshasa
Jusqu’à présent, aucune réaction officielle du gouvernement congolais face à ces déclarations. La présidence, l’armée et le ministère des Affaires étrangères restent silencieux alors que la menace d’une incursion militaire ougandaise semble de plus en plus explicite.
Ces propos du général Muhoozi Kainerugaba marquent un nouveau tournant dans la crise sécuritaire à l’Est du pays. Kampala joue-t-il avec le feu ? Que compte faire Kinshasa face à cette escalade ? Affaire à suivre.