La sénatrice Francine Muyumba a lancé une sévère mise en garde à l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, l’exhortant à la retenue dans ses prises de parole publiques. Dans un communiqué cinglant publié ce dimanche, elle l’accuse d’adopter un discours qui pourrait alimenter les tensions ethniques et politiques, mettant ainsi en péril la cohésion nationale et la stabilité du pays.
Un avertissement solennel à Bemba
S’adressant directement à l’ancien chef rebelle et actuel ministre de la Défense, Francine Muyumba ne mâche pas ses mots :
« Dans l’intérêt supérieur de la nation et en vue de préserver la paix et la stabilité de la RDC, nous vous exhortons à faire preuve de responsabilité et de retenue dans vos déclarations publiques. Plutôt que de contribuer à la résolution des différends, vos récentes prises de position semblent, au contraire, alimenter des tensions susceptibles de compromettre la cohésion nationale. »
Selon elle, les propos de Jean-Pierre Bemba risquent d’exacerber des divisions ethniques et politiques, une situation qu’elle juge préoccupante dans un contexte déjà fragile.
Une alerte sur les risques juridiques et politiques
Muyumba ne s’arrête pas là. Elle rappelle que l’incitation à la haine tribale est une infraction punissable, non seulement par le droit congolais, mais aussi par les conventions internationales auxquelles la RDC est signataire.
« Toute parole ou action de nature à exacerber les divisions ethniques et politiques engage la responsabilité de son auteur, y compris devant les juridictions nationales et internationales compétentes. »
Une référence claire aux précédents de la justice internationale, qui a déjà poursuivi des dirigeants accusés d’attiser des conflits ethniques. Faut-il y voir une menace voilée à l’encontre de Bemba, lui qui a déjà fait face à la Cour Pénale Internationale (CPI) dans le passé ?
Un appel aux institutions internationales
Estimant que les déclarations de Bemba pourraient déstabiliser davantage la RDC, Francine Muyumba interpelle la communauté internationale :
« Il est urgent que les institutions compétentes internationales se saisissent et prennent toutes les mesures nécessaires pour prévenir toute escalade pouvant nuire davantage à la paix, à la sécurité et à la cohésion nationale. »
Elle avertit que de tels discours peuvent servir de « catalyseurs du chaos », menaçant l’unité de l’État et plongeant le pays dans un cycle infernal de violences de masse.
Tensions politiques croissantes en RDC
Cet échange musclé s’inscrit dans un climat politique tendu en RDC, où les rivalités entre les différentes figures du pouvoir et de l’opposition ne cessent de s’intensifier. En s’attaquant frontalement à Jean-Pierre Bemba, Francine Muyumba se positionne en défenseure de l’unité nationale, tout en mettant une pression considérable sur l’actuel ministre de la Défense.
Bemba réagira-t-il à ces accusations ? La communauté internationale prendra-t-elle des mesures contre lui ? Affaire à suivre.