L’Assemblée nationale s’apprête à examiner ce vendredi la prorogation de l’état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis mai 2021. L’information a été confirmée par le rapporteur de la chambre basse, Jacques Djoli.
Cette mesure exceptionnelle avait été instaurée par le gouvernement dans le but de mettre fin à l’insécurité persistante dans l’est du pays. Pour ce faire, l’administration civile avait été remplacée par une gouvernance militaire et policière, censée permettre une réponse plus efficace face aux groupes armés actifs dans la région.
Cependant, près de quatre ans plus tard, le bilan reste mitigé. Une partie du Nord-Kivu demeure sous occupation rebelle, et la situation sécuritaire continue d’inquiéter. De nombreuses voix s’élèvent désormais pour demander la levée de cette mesure jugée inefficace. Parmi elles, plusieurs notables de la région estiment que l’état de siège n’a pas atteint ses objectifs et qu’il a, au contraire, exacerbé l’instabilité.
L’ancien ministre Justin Bitakwira fait partie de ceux qui critiquent ouvertement cette politique sécuritaire. Selon lui, la violence s’est intensifiée depuis sa mise en place, et il plaide pour une nouvelle approche permettant de restaurer une paix durable.
Alors que le gouvernement défend la nécessité de prolonger cette mesure exceptionnelle, le débat promet d’être animé au sein de l’hémicycle. La question de l’efficacité de l’état de siège, ainsi que les perspectives d’une alternative sécuritaire, seront au cœur des discussions.