Fifi Masuka, gouverneure du Lualaba, s’est attiré les foudres du vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, après avoir suspendu le bourgmestre de la commune de Fungurume, Lieusaint Kalend Ntamb. Une décision qui n’aura duré que 48 heures avant d’être annulée par le pouvoir central.
L’affaire a débuté avec un arrêté pris par Fifi Masuka, justifiant la suspension du bourgmestre par des indices de détournement des deniers publics. Selon la gouverneure, un rapport de la mission d’évaluation des entités territoriales décentralisées (ETD), datant du 23 septembre 2024, révélait des irrégularités dans la gestion de la redevance minière entre 2021 et 2024. Le bourgmestre suspendu devait immédiatement céder ses fonctions à son adjointe, une décision qu’il aurait catégoriquement refusée.
Jacquemain Shabani est intervenu deux jours plus tard, exigeant par télégramme que Fifi Masuka retire son arrêté. Il a également convoqué la gouverneure à Kinshasa pour consultation, rappelant que la gestion des autorités locales relève de la tutelle exclusive du ministère de l’Intérieur.
Cette intervention marque un désaveu clair envers la gouverneure, qui, par cette décision, semble avoir outrepassé ses prérogatives. Les tensions entre Fifi Masuka et le pouvoir central ne sont pas nouvelles, notamment sur des questions liées à la gouvernance de la province et à la gestion des fonds publics. Cette affaire relance le débat sur les limites de l’autonomie provinciale face à l’autorité du gouvernement national.
Pour le moment, Lieusaint Kalend Ntamb reste en poste, tandis que Fifi Masuka est appelée à s’expliquer devant les instances nationales. Cette confrontation entre Kinshasa et le Lualaba risque de laisser des traces, alors que la province continue de susciter des convoitises en raison de sa richesse minière.