Dans la province du Sankuru, le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T), initié par le président Félix Antoine Tshisekedi, est au cœur d’une polémique. Plusieurs acteurs locaux et membres de la société civile dénoncent l’attitude du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), qu’ils accusent de tolérer les manquements répétés de certaines entreprises en charge des travaux.
Lancé en 2022, le PDL-145T vise à réduire les inégalités entre les zones rurales et urbaines en construisant des infrastructures essentielles et en stimulant les économies locales. Cependant, dans le Sankuru, les résultats attendus peinent à se concrétiser. Routes impraticables, bâtiments administratifs inachevés et écoles présentant de graves malfaçons illustrent un tableau sombre. Les entreprises responsables de ces projets, bien que régulièrement épinglées, semblent bénéficier d’une impunité totale.
« Nous avons l’impression que le PNUD couvre ces entreprises défaillantes au lieu de protéger les intérêts des populations bénéficiaires », déclare un leader communautaire exaspéré. La gestion des fonds, souvent jugée opaque, alimente encore davantage les frustrations. Plusieurs millions de dollars ont été injectés dans cette province, mais les retombées concrètes pour les populations restent faibles, voire inexistantes.
Des experts estiment qu’une révision en profondeur des mécanismes de suivi et de contrôle s’impose. Ils appellent à la mise en place d’audits indépendants pour évaluer l’utilisation des fonds et l’exécution des travaux. « Le PDL-145T est une initiative louable, mais sans des sanctions exemplaires contre les entreprises défaillantes et une meilleure transparence, ce programme risque de devenir un échec », avertit un analyste économique.
Alors que la colère gronde dans le Sankuru, les autorités locales et le gouvernement central sont appelés à intervenir. Le PNUD, principal acteur dans la mise en œuvre des projets, devra également répondre aux critiques et démontrer sa capacité à rectifier la situation. Le PDL-145T, symbole d’espoir pour des millions de Congolais, ne doit pas être entaché par des pratiques douteuses.