Le projet de béatification du roi Baudouin, initié par le pape François, se heurte à une question historique sensible : l’assassinat de Patrice Lumumba, figure emblématique de l’indépendance du Congo. Lors d’une conférence de presse au Vatican, le cardinal congolais Fridolin Ambongo Besungu a évoqué cette « tache noire » qui entoure la mémoire du roi.
Patrice Lumumba, premier chef de gouvernement du Congo indépendant, fut assassiné le 17 janvier 1961 dans la province du Katanga, moins d’un an après l’indépendance. Des fonctionnaires belges étaient présents lors de cet événement, et à ce jour, les circonstances exactes de sa mort n’ont pas été pleinement élucidées.
Alors que le pape François loue la foi du roi Baudouin, notamment en raison de son opposition à l’avortement, cette béatification suscite des interrogations en raison du rôle de la Belgique durant la période postcoloniale. Le cardinal Besungu, également président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM) et archevêque de Kinshasa, a souligné qu’il suivait ce dossier « comme tout le monde ». Si le processus de béatification avance, la mémoire de Lumumba reste un point délicat dans les relations belgo-congolaises.
La « tache noire » évoquée par le cardinal rappelle que l’histoire des relations entre les deux pays, marquée par la colonisation, demeure une question sensible dans tout projet de reconnaissance de figures belges comme le roi Baudouin.