La révision de la Constitution est devenue le point focal d’un débat houleux entre l’opposition et la majorité en République Démocratique du Congo. Alors que des voix s’élèvent pour réclamer cette modification, notamment celle d’Augustin Kabuya, secrétaire général contesté de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le gouvernement, par la voix de son porte-parole, le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya, a fermement démenti toute initiative en ce sens.
Interrogé sur Radio France Internationale (RFI), Patrick Muyaya a clarifié la position du gouvernement : « La réforme constitutionnelle n’est pas à l’ordre du jour. Ce qui est prioritaire pour nous, ce sont les six engagements du Président de la République. Nous avons fait beaucoup de progrès à cet égard. »
Cette déclaration vient en réponse à l’annonce faite par Augustin Kabuya, qui a lancé une campagne de sensibilisation en faveur de la révision de la Constitution, la qualifiant de « serment légué par Étienne Tshisekedi de son vivant ». Une initiative que le gouvernement considère comme isolée et non officielle. Muyaya a précisé que « si une initiative de ce genre devait être prise, nous communiquerions de la manière la plus transparente possible. Ce n’est ni à l’initiative du gouvernement ni d’aucune autre institution. C’est un débat annexe qui suit son cours normal. »
Fracture au sein de l’UDPS
Cette initiative a également provoqué des remous au sein de l’UDPS. Déo Bizibu, secrétaire général désigné par la fronde interne au parti, a rejeté la légitimité de Kabuya, affirmant que ce dernier n’a pas qualité à engager le parti dans une telle démarche. « J’ai vu quelqu’un qui n’a pas qualité publier une note. L’UDPS va se prononcer sur ce dossier », a déclaré Déo Bizibu, augmentant ainsi les tensions internes.
L’opposition monte au créneau
L’opposition, de son côté, ne décolère pas face à cette potentielle révision de la Constitution. Pour elle, cette démarche est « suicidaire » et ne ferait qu’aggraver les tensions politiques dans le pays. Les leaders de l’opposition maintiennent leur pression, appelant à la mobilisation populaire pour contrer toute tentative de modification de la loi fondamentale, qu’ils jugent dangereuse pour la stabilité du pays.
Alors que le débat se poursuit, la question de la révision constitutionnelle reste un sujet épineux qui pourrait exacerber les tensions à l’approche des échéances électorales en 2025.