Le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a annoncé la suspension à titre conservatoire du Général Blaise Kilimbalimba Mbula et du Commissaire Kabeya Tshiani Magnat. Cette décision intervient après l’implication de la Police Nationale Congolaise dans une opération controversée de déguerpissement d’un diplomate français de sa résidence située à Gombe.
Dans un communiqué de presse publié ce matin, la cellule de communication du VPM Shabani a précisé que cette suspension a été prise en vertu de l’article 125 de la loi relative au statut du personnel de carrière de la Police Nationale Congolaise. Ce texte juridique permet de prendre des mesures conservatoires à l’encontre des agents de police impliqués dans des actions qui portent atteinte à l’intégrité de la fonction.
L’affaire a également conduit à la suspension du magistrat Jean-Placide Lusamba Mbombola, procureur général près la cour d’appel de Gombe, par le procureur général près la cour de cassation, Firmin Mvonde. M. Lusamba est accusé d’avoir autorisé l’opération de déguerpissement en question, en dépit des protections prévues par la Convention de Vienne, qui consacre l’inviolabilité des locaux des missions diplomatiques.
La décision de déguerpir un diplomate étranger, sans considération des règles internationales en vigueur, a suscité une vive réaction au sein des cercles diplomatiques et politiques. Cette situation pourrait entraîner des répercussions sur les relations bilatérales entre la République Démocratique du Congo et la France, d’autant plus que la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques impose des obligations strictes en matière de respect des missions diplomatiques.
Le Vice-Premier Ministre Jacquemain Shabani a souligné dans son communiqué l’importance de respecter scrupuleusement les engagements internationaux de la République Démocratique du Congo. Il a également affirmé que des enquêtes seront menées pour établir toutes les responsabilités dans cette affaire et que des sanctions appropriées seront prises à l’encontre de ceux qui seront reconnus coupables de manquements graves.
Les autorités congolaises et françaises sont en discussions pour apaiser les tensions nées de cet incident, tandis que le gouvernement congolais s’engage à veiller au respect des droits des diplomates accrédités sur son territoire.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels la RDC est confrontée en matière de respect du droit international, et l’importance de former et de sensibiliser les forces de l’ordre et les autorités judiciaires aux normes diplomatiques en vigueur.