Les tensions montent entre le Ministre d’État, Ministre de la Justice, Constant Mutamba, et les magistrats congolais, au sujet des réformes judiciaires proposées par le ministre à l’Assemblée nationale. Dans une déclaration musclée, les magistrats ont vivement critiqué les récents propos de Mutamba, l’accusant de tenir des discours « anti-magistrats » et de dépeindre les membres du pouvoir judiciaire comme appartenant à un « réseau mafieux ».
Ces attaques verbales sont perçues par les magistrats comme un signe de l’incapacité du ministre à transcender son rôle d’avocat pour embrasser pleinement celui d’Homme d’État, un rôle qui lui a été confié par le Président de la République. « Les discours anti-magistrats développés par le Ministre d’État, Ministre de la Justice au point de traiter les membres d’un pouvoir appartenir à un réseau mafieux procède de sa difficulté de faire un saut qualitatif de son statut d’avocat à celui d’Homme d’État, » ont-ils déclaré, soulignant ainsi le fossé grandissant entre la vision du ministre et celle du corps judiciaire.
Au cœur de cette controverse se trouvent les propositions de lois déposées par Constant Mutamba, visant à réformer en profondeur le système judiciaire congolais. Ces réformes, censées moderniser et assainir le secteur, sont perçues par les magistrats comme une tentative de mise sous tutelle du pouvoir judiciaire par l’exécutif, menaçant ainsi son indépendance. « Ces lois risquent de compromettre l’autonomie de la justice en RDC, » ont averti les représentants des magistrats, dénonçant une dérive autoritaire.
Les magistrats ont ainsi exprimé leur ferme opposition à ces réformes, appelant les députés à rejeter les propositions du ministre au nom de la séparation des pouvoirs et de la protection de l’État de droit en République Démocratique du Congo. Ils mettent en garde contre une politisation accrue de la justice, qui pourrait fragiliser davantage un système déjà sous pression.
Face à cette levée de boucliers, le Ministre Constant Mutamba reste déterminé à faire passer ses réformes, qu’il présente comme essentielles pour lutter contre la corruption et renforcer l’efficacité des tribunaux. Toutefois, la confrontation avec le corps judiciaire pourrait bien ralentir, voire bloquer, ce processus législatif.
La scène politique congolaise est désormais le théâtre d’une bataille cruciale pour l’avenir de la justice, où chaque camp défend âprement sa vision. La manière dont cette crise sera résolue pourrait avoir des répercussions profondes sur l’équilibre des pouvoirs en RDC et sur la confiance des citoyens dans leur système judiciaire.