Milvest, une entreprise turque dirigée par le milliardaire Thuran Mildon, a fait sensation en République démocratique du Congo (RDC) en remportant plusieurs marchés publics importants au cours des trois dernières années. Cependant, des zones d’ombre entourent les contrats et les financements de ces projets, soulevant des questions sur la transparence et l’intégrité de l’entreprise.
Un Investisseur Prétendument Prolifique
Milvest s’est installée en RDC en 2021 après une rencontre entre Thuran Mildon et le président Félix Tshisekedi à Istanbul, facilitée par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Mildon affirme avoir investi 400 millions de dollars dans 14 projets en RDC, y compris le Centre financier, l’Arena et l’aéroport international de N’Djili. Il soutient que l’État congolais lui doit 147 millions de dollars.
Des Incohérences Dévoilées
Cependant, des documents officiels contredisent les affirmations de Mildon. Il apparaît que l’État congolais a déjà déboursé près de 520 millions de dollars au profit de Milvest. De plus, les travaux de nombreux projets sont actuellement arrêtés, contrairement aux raisons évoquées par Mildon, qui impute ces interruptions au blocage des containers de matériel par l’administration.
Modèles de Financement Suspects
Mildon décrit des modèles de financement innovants, où Milvest obtient des crédits pour le gouvernement congolais avec des remboursements prévus à partir des revenus générés par les projets. Toutefois, des enquêtes révèlent que ces financements proviennent principalement de fonds publics congolais et non d’investissements privés de Milvest.
Impact Politique et Social
Les projets de Milvest ont une influence significative sur l’infrastructure de la RDC, mais sont entachés par des accusations de corruption et de mauvaise gestion. Par exemple, il a été signalé que des responsables politiques, dont l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi, ont utilisé l’avion privé de Mildon, soulevant des questions sur des pratiques potentiellement compromettantes.
Le Projet de l’Aéroport International de Kinshasa
Le projet d’un nouvel aéroport international de Kinshasa, annoncé pour un milliard de dollars, est également controversé. Bien que Mildon affirme que le projet sera entièrement financé par des fonds privés, des doutes subsistent sur la capacité de Milvest à lever ces fonds sans l’appui financier de l’État congolais.
Conclusion
Les contrats et les financements de Milvest en RDC révèlent des lacunes en matière de transparence et de gestion financière. Alors que les projets de l’entreprise pourraient potentiellement bénéficier à l’infrastructure du pays, les accusations de corruption et les incohérences financières jettent une ombre sur les véritables intentions et capacités de Milvest. La situation nécessite une attention accrue des autorités congolaises pour garantir la transparence et la responsabilité dans l’exécution de ces projets vitaux.