Depuis l’ouverture du procès à charge des membres du M23 et de l’AFC, l’axe Washington (Etats-Unis) et Bruxelles (Union européenne) a décidé de rouvrir la saison des sanctions à l’encontre du leadership congolais. Le 25 juillet 2024, le Département d’État américain en charge du Trésor a publié des sanctions contre Corneille Naanga et ses alliés, pour la deuxième fois en 5 ans.
Ces sanctions rappellent celles de 2016 qui visaient les proches de Joseph Kabila, ainsi que celles de 2019 à l’encontre de Corneille Naanga pour sa gestion du processus électoral de 2018. L’Union européenne avait également sanctionné Justin Bitakwira en 2022 et 2023 pour des propos xénophobes envers la communauté rwandophone tutsi.
Cependant, on assiste à une discrimination notoire dans le traitement des sanctions. Alors que les Occidentaux exigent le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, ils épargnent Paul Kagame et sanctionnent Corneille Naanga, laissant planer un double standard dans leur politique étrangère.
Certains voient ces sanctions comme une victoire diplomatique, mais d’autres y voient un stratagème pour endurcir Corneille Naanga plutôt que le punir réellement. Il est à noter que les officiels congolais sous sanctions américaines et européennes ont des moyens de contourner ces mesures.
Il reste à voir si après le procès à charge du M23 et de l’AFC, les 252 autres groupes armés qui écument l’Est de la RDC seront également ciblés par des sanctions. Une situation à suivre de près dans les prochaines semaines.