Le 14 juillet 1974, le Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo) a marqué un tournant dans son histoire, donnant naissance à une idéologie qui allait façonner le pays pour les décennies à venir : le « Mobutisme ».
Lors d’une réunion du bureau politique du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le membre du bureau politique Sakombi Inongo a annoncé que « la pensée, les enseignements et l’action du Président-Fondateur seront désormais appelés Mobutisme ».
Cette déclaration marquait le début d’une campagne agressive de culte de la personnalité centrée sur le président Mobutu Sese Seko. Une nouvelle organisation, la Mopap (Mobilisation, Propagande et Animation Politique), a été créée pour promouvoir le Mobutisme et répandre aveuglément ses principes à travers le pays.
Le Mobutisme était présenté comme une philosophie politique qui guidait la vie zairoise. Mobutu était considéré comme un « rédempteur », un « bâtisseur » et un « pharaon moderne ». Les médias étaient remplis de ses louanges, et tout le monde était censé chanter ses vertus.
Dans un discours prononcé le 4 janvier 1975, Mobutu a déclaré : « Aujourd’hui, mon peuple me connaît et je connais mon peuple. C’est cela la réalité du Zaïre, c’est cela le Mobutisme. »
Ce culte de la personnalité s’est traduit par un contrôle totalitaire de la vie politique et sociale. Les opposants au Mobutisme étaient sévèrement réprimés, et toute pensée ou action dissidente était étouffée.
Le Mobutisme a eu un impact profond sur le Zaïre. Il a créé un État autoritaire où la liberté d’expression était absente et où la gouvernance était marquée par la corruption et l’incompétence. Il a également conduit à l’isolement du Zaïre sur la scène internationale, et finalement à la chute de Mobutu en 1997.
Aujourd’hui, l’héritage du Mobutisme sert de rappel des dangers du culte de la personnalité et de l’importance de la démocratie, de la liberté d’expression et de la responsabilité.