Le retrait des Casques bleus de la mission de l’ONU en République démocratique du Congo a laissé les policiers congolais du Sud-Kivu dans des conditions précaires. Après le départ des troupes onusiennes, les policiers se retrouvent sans ressources, sans nourriture et sans équipement adéquat pour assurer leur mission.
Dans la base de Kamanyola, les policiers se plaignent de ne pas avoir assez à manger et de manquer de carburant pour leurs véhicules. Certains ont même été contraints de voler des matelas lors de la passation avec la Monusco pour ne pas dormir sur des planches cloutées. La situation est critique, avec plus de la moitié des policiers ayant déserté la base fin avril.
Les autorités provinciales reconnaissent les défis auxquels sont confrontés les policiers et assurent avoir trouvé des solutions pour leur approvisionnement en électricité et en eau. Cependant, les habitants de la région s’inquiètent des conséquences de ces conditions de vie difficiles sur la sécurité et la stabilité de la région, qui est déjà réputée pour être un haut-lieu de braquages et de kidnappings.
Le retrait des Casques bleus du Sud-Kivu s’inscrit dans un plan de désengagement plus large de la Monusco en RDC, avec la prochaine phase concernant le Nord-Kivu. Malgré les inquiétudes du Conseil de sécurité de l’ONU quant à l’escalade de la violence dans l’Est congolais, le gouvernement de Kinshasa souhaite que le retrait soit complet d’ici la fin de l’année.
En attendant, les policiers congolais du Sud-Kivu restent livrés à eux-mêmes, confrontés à des conditions de vie précaires et à des défis sécuritaires croissants. Leur situation souligne les difficultés auxquelles sont confrontées les forces de l’ordre congolaises dans un contexte de retrait progressif des forces internationales de maintien de la paix.