La République démocratique du Congo fait face à un débat intense après que Mukamba Kibingili, reconnu coupable d’association de malfaiteurs et de vols, ait été condamné à la peine capitale par le tribunal de grande instance de Kamituga, au Sud-Kivu. Cette sentence, prononcée le 4 avril 2024 lors d’une audience en flagrance, marque potentiellement le premier cas d’application de la peine de mort dans le pays depuis son rétablissement.
Le ministère public, ayant réclamé la peine suprême pour le prévenu, expose Mukamba Kibingili comme exemple dans un cas qualifié de « banditisme urbain entraînant mort d’homme », suite à son implication dans l’attaque et le pillage d’un comptoir d’or à Kamituga. L’incident, survenu le 1er avril, s’est soldé par la mort d’un assaillant, la fuite de trois autres, et l’arrestation de Kibingili, blessé durant l’opération.
Cette condamnation plonge le système judiciaire congolais au cœur d’une controverse poignante, à une époque où la peine de mort est abolie dans de nombreuses juridictions à travers le monde. Les arguments dont dispose Kibingili pour faire appel de ce jugement font peser une lourde responsabilité sur la justice congolaise qui, en choisissant de rétablir la sentence capitale, s’éloigne de la tendance globale à privilégier les peines privatives de liberté.
L’éventuelle exécution de la peine de mort soulève des questions éthiques et juridiques primordiales, notamment sur le respect des droits humains. Au-delà de la volonté de dissuasion et de représailles, la RDC est aujourd’hui confrontée à la nécessité de réexaminer l’utilité et la légitimité de la peine capitale, dans un contexte où le dialogue international prône son abandon.
Les implications de cette sentence ne se limitent pas seulement au destin de Mukamba Kibingili, c’est l’ensemble du système judiciaire congolais qui est scruté et questionné. La décision finale de la cour, surtout dans le cas d’un appel, sera vitale pour définir les valeurs et principes que la RDC souhaite incarner au sein de la communauté internationale.