Lors du dernier rassemblement politique de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le secrétaire général du parti, Augustin Kabuya, a mis en question l’affirmation selon laquelle le président actuel, Félix Tshisekedi, serait à son dernier mandat. Devant les militants rassemblés, Kabuya a provoqué une onde de choc en demandant : « Qui vous a dit que c’est le dernier mandat ? »
La Constitution congolaise limite actuellement le président de la République à deux mandats successifs. Cette interrogation du SG de l’UDPS en pleine réunion politique laisse planer l’incertitude quant au respect de cette disposition constitutionnelle par le parti au pouvoir. Les commentaires de Kabuya ont donné l’impulsion à un débat national sur les intentions potentielles du parti de chercher à réviser la Constitution pour permettre un troisième mandat présidentiel.
L’insinuation d’une modification constitutionnelle pour allonger la durée des mandats présidentiels a engendré des spéculations parmi les citoyens congolais et les observateurs politiques. Beaucoup se posent des questions sur les ambitions réelles de l’UDPS et sur le futur de l’alternance démocratique en RDC, craignant que ce ne soit la première étape vers un prolongement du pouvoir en faveur de Tshisekedi.
Les réactions à la déclaration de Kabuya ont été rapides et critiques, certains l’accusant de faire une « gaffe » en parlant devant une foule déjà consciente de l’importance des termes constitutionnels. D’autres interprètent ses mots comme un signal précurseur d’une stratégie délibérée pour remanier la loi fondamentale du pays.
De toute évidence, cette déclaration de Kabuya a accentué les inquiétudes d’une portion de la population qui demeure attachée au respect scrupuleux des normes constitutionnelles définissant la limitation des mandats. Elle illustre la tension qui entoure la question sensible de la continuité politique en République démocratique du Congo.
Les prochains mois seront déterminants pour observer si cette sortie de Kabuya est un simple dérapage verbal ou l’annonce d’une vaste campagne pour amender la Constitution. Ce qui est certain, c’est que les propos du secrétaire général suscitent un débat qui pourrait avoir des répercussions sur la trajectoire démocratique du Congo.