La capitale congolaise, Kinshasa, fait face à une pénurie de bus de la société des Transports au Congo (Transco), aggravant les difficultés de déplacement pour ses habitants. Cette situation, qui perdure depuis quelques jours, n’est pas près de s’améliorer selon les dernières déclarations de Cyprien Mbere Moba, directeur général de Transco.
Lundi 25 mars 2024, dans une interview adressée à la presse, Cyprien Mbere Moba exprimait son désespoir face à l’inaction gouvernementale malgré des instructions présidentielles claires données le 15 mars pour remédier au manque de carburant et lubrifiant qui paralyse l’entreprise. Il a dénoncé une situation bloquée et a indiqué que Transco traversait une période de sécheresse totale en terme de carburant, mettant à l’arrêt ses bus.
Des sources internes à Transco soutiennent que le problème est bien plus grave qu’il n’y paraît et que la gestion actuelle de l’entreprise est en partie fautive. Un système de revente illégale de carburant issu des bus de Transco aurait été établi, impliquant des agents protégés par la direction.
La politique de déploiement des buses Transco dans les provinces, vue par certains comme un geste superficiel, masquerait un mal plus profond avec une entreprise qui semble fonctionner sous perfusion. Un ancien conducteur, s’exprimant sur le site alternance.cd, a révélé l’existence d’une prime non officielle incitant conducteurs et percepteurs à privilégier des itinéraires plus rentables en termes de vente de tickets, au détriment du respect des trajets établis.
A cela s’ajoute un gonflement rapide des effectifs, avec des allégations de népotisme et de favoritisme qui entachent les pratiques d’embauche au sein de la société. Le nombre de salariés a bondi de plus de 2280 (fin 2022) à plus de 3200, mettant en question la viabilité de l’entreprise à long terme.
Les résidents de Kinshasa et des provinces avoisinantes peuvent donc s’attendre à une crise prolongée dans les transports publics locaux, Transco semblant dans l’incapacité de surmonter cette crise interne et externe sans une intervention gouvernementale efficace et un réel engagement envers une gestion transparente et responsable.