Selon une enquête approfondie menée sur la gestion des revenus miniers en République Démocratique du Congo, il ressort que les cinq dernières années ont été marquées par une augmentation significative des recettes minières, mais également par un manque de progrès économique et de développements majeurs dans le pays.
En effet, entre 2019 et 2023, les entreprises minières ont plus que doublé leur production, ce qui a permis au gouvernement congolais de multiplier par cinq la redevance minière due au trésor public, passant de 2% à 10%. Cela a conduit à une augmentation considérable des revenus de l’État, avec des recettes budgétaires réelles passant de 4 milliards de dollars en 2018 à 10,5 milliards en 2023.
Malgré ces chiffres impressionnants, il est alarmant de constater que la dette publique de la RDC a également augmenté de manière significative, passant de 5,6 milliards de dollars en 2019 à plus de 10 milliards de dollars fin 2022, avec une tendance à la hausse toujours observée en 2023.
Plutôt que d’investir dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l’agriculture ou la défense, les fonds publics ont été largement utilisés pour augmenter les effectifs et les rémunérations des institutions politiques. En 2023, près de 80% des dépenses publiques ont été consacrées à cette rubrique, laissant seulement 5% pour les investissements.
Cette gestion défaillante des revenus miniers a entraîné un véritable gâchis économique en RDC, avec une dégradation du pouvoir d’achat, l’absence de modernisation des entreprises publiques et l’annulation de projets d’envergure tels que le Grand Inga ou le port de Banana.
Il est désormais impératif que des mesures soient prises pour assurer une gestion plus transparente et efficace des revenus miniers, ainsi qu’une utilisation plus judicieuse de ces fonds pour le développement économique et social du pays.