Le parlement sera en congrès le lundi 23 mai 2022 pour désigner le juge constitutionnel de son quota parmi les trois qui doivent être complétés pour que la Cour Constitutionnelle affiche complet.
Ce congrès qui se tiendra à la demande du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et devra permettre aux deux chambres du parlement de désigner un juge devant remplacer Polycarpe Mungulu T’apangane décédé avant la fin de son mandat constitutionnel.
A l’approche des élections, avec un climat de méfiance né du remplacement plus ou moins contestable du président de cette Cour, Dieudonné Kaluba, plusieurs analystes politiques congolais estiment qu’il serait judicieux pour le parlement de porter leur choix sur un opposant.
« Il en va de la crédibilité du processus électoral en cours. Le président Tshisekedi est déjà assez accusé de vouloir contrôler la cour constitutionnelle pour mieux dicter les résultats de 2023. S’il laisse un opposant remplacer à cette place qui était d’ailleurs réservé à l’opposition du temps de Kengo, le chef de l’Etat aura déjoué d’avance le plan des potentiels contestataires « , s’est confié un cadre de l’ UDPS sous couvert d’anonymat à notre rédaction.
En effet, la désignation du juge Mongulu a été proposé par Kengo wa Dondo, président du Sénat à l’époque. Le juge devrait représenter l’opposition à la cour constitutionnelle.
« Il est de pratique que dans les trois juges venant du parlement, un vienne de l’opposition et deux de la majorité », ajoute un autre acteur politique, juriste de son état qui cite dans la foulée l’opposant Patrick Civava Ecibegeza.
Cet ancien ministre estime que le président du parti ADN et proche collaborateur de l’autre opposant Martin Fayulu remplit les critères pour ce poste afin de credibiliser cette haute instance judiciaire de laquelle dépend la bonne partie de la vie démocratique en RDC.
Contacté par notre rédaction, cet enseignant en droit constitutionnel s’est réservé de tout commentaire, toutefois, il dit être preneur tout en précisant que ça sera l’occasion pour le Chef de l’État de démontrer à la face du monde qu’il n’a jamais eu l’intention de maîtriser la cour en y insérant ses gens dans le but de favoriser la tricherie aux futures élections.
La Rédaction