Les communautés victimes des atrocités commises par les groupes armés en Ituri, réunies au sein de la structure dénommée G5-A (Groupe de 5 et alliés) ont lancé, ce jeudi 12 mai 2022, un appel à toute la population de l’Ituri à observer 15 journées de deuil villes mortes, soit du vendredi 13 au 27 mai prochain.
Une mesure prise pour protester contre la persistance de l’insécurité en province de l’Ituri, l’insécurité qui a connu une escalade ces deux derniers jours, ont-elles indiqué dans un point de presse tenu ce jeudi.
« Nous, communautés victimes, réunies au sein de G5-A, arrêtons ce qui suit en attendant un signal clair répondant à nos préoccupations :
- Un deuil sanctionné des villes mortes sèches est décrété dès ce vendredi 13 mai jusqu’au 27 mai 2022, renforcé par un incivisme.
- A la suite s’en suivra la désobéissance civile avec la délocalisation des sites des déplacés vers des endroits sécurisés : MONUSCO, résidences des officiels, pistes aérodromes,… », ont-elles déclaré.
Toutefois, ces journées villes mortes ne concernent pas les sites des déplacés à travers la province de l’Ituri, les structures sanitaires, les institutions scolaires et académiques, précisent ces communautés victimes à savoir les communautés Hema, Alur, Mambisa, Ndo-Okebo et Nyali.
Cet appel à des journées villes mortes fait suite au regain de tueries dans la province de l’Ituri depuis près d’une semaine où les éléments des groupes armés, essentiellement les miliciens CODECO qui ont multiplié les exactions contre les populations civiles.
Il sied de rappeler que plus de 50 personnes ont été sauvagement abattues par des éléments des groupes armés dont CODECO (Coopérative pour le Développement du Congo), la matinée du dimanche 08 mai dernier au site minier camp Blanquette dans la région de Mungwalu en territoire de Djugu, avant que 14 déplacés soient également tués à coups de machette au site de Lodda dans le secteur de Walendu-Pitsi, toujours en territoire de Djugu, par des miliciens CODECO, la nuit du lundi 09 mai.
Delphin Tambwe