SécuritéRDC/Insécurité à l'Est : Voici les grandes lignes de...

RDC/Insécurité à l’Est : Voici les grandes lignes de l’Accord secret entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame

- Advertisment -

La question de l’identité sociologique des auteurs des massacres dans l’espace Beni-Ituri ne devrait plus se poser.

Dans une vidéo diffusée en pleine période de l’état de siège, on aperçoit un groupe de miliciens « Banyabwisha » se revendiquer être les ADF. Les masques tombent. Les attaques visent principalement les Nande. Ces milices banyabwisha kidnappent les autochtones, mais privilégient tuer en priorité les Nande après leur avoir imposés des demandes de rançons.

L’étiquète « Banyabwisha » est une couverture utilisée pour se dissimuler derrière l’identité des populations originaires de la chefferie de Bwisha. Mais le Mwami hutu de la chefferie de Bwisha, Ndeze, a déjà affirmé devant Félix Tshisekedi que les milices qui commettent des massacres à Beni et en Ituri sous l’identité « Banyabwisha », ne sont pas des originaires de sa chefferie. Fermons la parenthèse.

Selon nos sources, ces miliciens sous identité « Banyabwisha » qui opèrent dans l’espace Beni-Ituri, depuis octobre 2014, sous masque « ADF » et sous la protection des FARDC, ont été obligés de se dévoiler finalement suite aux pressions du Rwanda et des notables « Banyarwanda » du Nord-Kivu, dont certains qui occupent des postes de responsabilité dans la politique de la RDC et dans les institutions.

Les objectifs et les enjeux derrière ce dévoilement sont multiples.

  1. Légitimer l’occupation des terres conquises

Nos sources nous apprennent que dans les accords entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, il est question, non seulement de confier au Rwanda le contrôle des gisements miniers de l’est du Congo, mais aussi de développer des projets agricoles. Le ministre congolais de l’agriculture, M. Désiré M’zinga Birihanse aurait déjà obtenu un financement de plus de 300 millions de dollars pour réaliser ces projets.
M’zinga Birihanse, d’origine rwandaise, nous a été décrit comme proche des réseaux « Banyabwisha », la communauté dont le nom de couverture est utilisé par le Rwanda pour exterminer les autochtones de Beni-Ituri et installer de nouvelles populations sur les terres vidées de leurs autochtones. Le projet du régime rwandais est de mettre à la disposition du Rwanda les terres arables du Congo pour les projets d’exploitation décidés dans le cadre des accords entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Le gouvernement rwandais devrait amener les experts dans le cadre de cet accord sur les terres agricoles conquises.

  1. Des ADF au DDR au profit des Banyabwisha

Le 7 août 2021, le président Félix Tshisekedi a nommé un ancien cadre du M23, la milice tutsi de triste mémoire, pour piloter le programme DDRR destiné au désarmement et à la réinsertion sociale des anciens combattants. Ce programme, qu’il avait annoncé lors de son séjour à Goma en… et qu’il a répété lors de son dernier périple dans l’est du Congo, permettra à tous les combattants issus des groupes armés d’être pris en charge et de bénéficier de projets de réinsertion. Nos sources nous apprennent que les « Banyabwisha », qui menaient des attaques répétées contre les populations de Beni et d’Ituri, ont reçu des consignes pour profiter de ce programme, mais à condition de s’afficher. Il seront considérés comme des ex-combattants qui se sont rendus, et vont ainsi bénéficier des aides dans le cadre de ce programme pour pouvoir s’installer durablement dans les espaces où ils ont chassé les autochtones au cours des attaques qu’ils mènent sous masque « ADF ». Le 07 août 2021, Félix Tshisekedi a nommé un cadre du M23, Tommy Tambwe Rudima, pour piloter le programme DDRR. Il a été choisi parce que son profil correspondait aux objectifs de fixation des nouveaux occupants sur les terres conquises. Le M23 a toujours milité pour l’implantation massive des populations en provenance du Rwanda dans l’est du Congo.

  1. Tshisekedi dépassé ou complice ?

Félix Tshisekedi est, peut-être, en train d’abandonner les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri à son partenaire, le Rwanda de Paul Kagame, dans un mélange d’ignorance, de confiance naïve et des consentements irresponsables. La confiance naïve est celle qu’il avait accordée aux FARDC et qu’il a fini par regretter publiquement le… en avouant, devant les jeunes de Beni, qu’il n’y avait pas 21 mille soldats à Beni, contrairement à ce que les généraux FARDC lui faisaient croire à Kinshasa. Mais aussi en reconnaissant publiquement que les FARDC, dans cette partie du Congo, était une « mafia », de ses propres mots. Les consentements irresponsables, c’est d’avoir signé des accords avec le Rwanda sur l’exploitation des minerais et sur le développement, par le Rwanda, de l’agriculture au Nord-Kivu et en Ituri, des provinces où des milices rwandaises dites « Banyabwisha » exterminent les paysans autochtones sous le masque « ADF » pour laisser des espaces aux nouveaux occupants.

  1. Tshisekedi et la balkanisation malgré lui

Nos sources au sein des structures de la société civile au Nord-Kivu et en Ituri nous apprennent que le sentiment général est que le pouvoir de Kinshasa est en train d’éloigner les deux provinces de la dynamique nationale. Elles nous disent que si les élections étaient organisées pendant cette période d’état de siège, plusieurs territoires du Nord-Kivu et de l’Ituri seraient exclus des élections. Nos sources nous renseignent qu’il est peu probable que la situation sécuritaire soit réglée d’ici aux prochaines élections. « Les FARDC continuent d’appuyer leurs groupes armés comme avant ». Un notable nous apprend que : « Le programme DDRR va être détourné pour créer de nouveaux conflits ».

Conclusion

Toutes les solutions envisageables actuelles dans l’espace Beni-ituri nécessitent une implication permanente de la présidence de la République.. Les territoires de Beni, Irumu, Djugu… Qui sont des territoires de la RDC, risquent d’être la justification officielle de l’exclusion des populations des territoires du Nord-Kivu et de l’Ituri des élections à venir au Congo.

La Rédaction

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Derniers Articles

“Code 16” en approche ? Ferre Gola, Jésus de nuances prépare un retour fracassant à l’ING Arena de Bruxelles

Bruxelles, avril 2025 – Les rumeurs enflent et l’attente devient presque insoutenable pour les fans de Jésus de nuances,...

Mission SAMIDRC : la SADC sollicite le Rwanda pour faciliter le retrait de ses troupes de l’Est de la RDC

Le retrait des troupes sud-africaines, tanzaniennes et malawites déployées dans le cadre de la mission SAMIDRC (SADC Mission in the Democratic Republic of Congo) est compromis par la fermeture prolongée de l’unique piste fonctionnelle de l’aéroport de Goma. Les chefs d’état-major des trois armées concernées ont donc appelé à une solution diplomatique rapide, soulignant que le temps presse pour organiser un redéploiement sécurisé et ordonné.

Gouvernance minière en RDC : Judith Suminwa ouvre un dialogue national en pleine crise à l’Est

Kinshasa, 15 avril 2025 – Dans un contexte de guerre persistante et de pillage des ressources naturelles à l’Est...

Drame au Camp Kokolo : un militaire des FARDC tue sa famille et se donne la mort

Un événement tragique a secoué la capitale congolaise ce mardi matin. Un militaire des Forces armées de la...
- Advertisement -

Inondations à Kinshasa : Félix Tshisekedi préside une réunion de crise et annonce des mesures d’urgence

Kinshasa, 15 avril 2025 – Face à la gravité des inondations meurtrières survenues les 4 et 5 avril derniers...

Kinshasa : Félix Tshisekedi ouvre la 16ème réunion du Conseil des ministres de la ZLECAF

Ce mardi 15 avril 2025, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a officiellement lancé les travaux de...

A Lire

Mission SAMIDRC : la SADC sollicite le Rwanda pour faciliter le retrait de ses troupes de l’Est de la RDC

Le retrait des troupes sud-africaines, tanzaniennes et malawites déployées dans le cadre de la mission SAMIDRC (SADC Mission in the Democratic Republic of Congo) est compromis par la fermeture prolongée de l’unique piste fonctionnelle de l’aéroport de Goma. Les chefs d’état-major des trois armées concernées ont donc appelé à une solution diplomatique rapide, soulignant que le temps presse pour organiser un redéploiement sécurisé et ordonné.
- Advertisement -

vous pourriez aussi aimer EN RAPPORT
Recommandé pour vous