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GOUVERNANCE DU PRÉSIDENT FÉLIX ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO : APRÈS DIX HUIT-MOIS D’ALTERNANCE, LES GRANDES RÉFORMES TOUJOURS ATTENDUES. 

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La victorieuse alternance obtenue le 24 Janvier 2019 a fait naître des réels espoirs d’un nouveau virage vers l‘émergence de la RD-Congo. Cette étape historique constitue l’atteinte du point d’achèvement du processus de démocratisation démarré le 24 Avril 1990. Elle est sans nul doute génératrice d’un précieux climat de détente politique que la gouvernance du président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo doit mettre à profit pour initier les grands chantiers du vrai changement. Contrairement à la période d’incertitude de la longue transition de 1990 à 2006, les premiers pas décisifs de la reconstruction du Congo post-conflit ont été franchis avec succès grâce à la clairvoyance politique du Président Joseph Kabila entre 2001 et 2018. Cette sérénité aujourd’hui retrouvée dans un État de parfaite gouvernabilité appelle de se concentrer sur les préoccupations du peuple désormais le regard rivé vers le retour massif au travail, la création des richesses et l’amélioration du bien-être collectif. Et ce, après plusieurs décennies de mal gouvernance du régime du MPR parti-Etat et des troubles ayant réduit à néant de l’outil national de production. Outre les réformes correctives évidentes attendues en vue de réajuster le cadre institutionnel issue du régime politique du 18 février 2006, cap doit désormais être mis sur les questions de développement à la base impliquant ainsi le plus grand nombre d’acteurs dans l’immense espace géographique de notre arrière-pays. C’est là que doit être menée en priorité la plus grande lutte contre la pauvreté endémique que connaît le pays. Dix-huit mois après  l’accession au pouvoir du président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, des signaux forts de la guerre contre la pauvreté se font toujours attendre. C’est maintenant ou jamais que l’actuel locataire du palais de la nation doit décréter une trêve politique en posant la première pierre de ce vaste chantier national. 
 
Parlant des réformes institutionnelles, d’aucun partage l’avis des compatriotes qui souhaitent voir les principes directeurs du régionalisme constitutionnel être revisités de manière qualitative. En particulier, Tout en préservant les acquis et les vertus de la décentralisation, les observateurs avertis fustigent, à tort ou à raison, la politique jugée contreproductive de la territoriale des originaires dans le contexte actuel des mentalités primaires observées dans le chef de certains opérateurs politiques. A y regarder de près, la territoriale des originaires et son mode de désignation aujourd’hui controversé a, à proprement parler, généré plus des conflits dans la gestion des provinces que des progrès palpables. Il sied cependant de préciser que la présente analyse ne réinvente la roue sur aucun détail. Tout ce qui a été tenté par les régimes précédents s’y retrouvent. Des récents rapports des institutions internationales multilatérales sur la RDC, autant que les programmes de développement initiés depuis la politique de « retroussons les manches » du Président Mobutu en 1965, l’objectif 80 en 1971, en passant par le DSRP encore d’actualité.
 
Pour clore cette introduction, nous relevons avec insistance la pertinente idée que la gouvernance du Président Félix Antoine Tshsisekedi Thshilombo n’a pas droit à l’erreur en sorte que « le peuple d’abord » trouve sa vraie signification sur le terrain des résultats à impact visible et à grande échelle dans l’arrière-pays. C’est à la faveur des réformes touchant la lutte contre la pauvreté et faisant bouger les lignes du décollage socio-économique à la base que le mandat actuel doit inexorablement donner des preuves de son engagement politique. Car, la mise en place d’un programme ambitieux, volontariste et rationnellement structuré aura une incidence progressive sur la réqualification du vécu des congolais, mais aussi, sur l’atténuation de débats stériles qui ont fait perdre au Président Antoine Felix Tshisekedi Tshilombo dix-huit précieux mois de travail pour lequel il a été élu. Ces réformes auront un caractère interpellateur en ce qu’elles invitent l’élite nationale à se tourner de manière participative plus vers les questions du développement à la base que sur celles des contradictions politiciennes qui tirent ainsi le pays vers l’arrière. Les projets de réformes décrites ci-dessous, censées être entreprises dans le cadre du changement, sont toutes interactifs et n’ont pas d’alternatives à l’étape actuelle, quels qu’en soient les acteurs et les idéologies au pouvoir en RD-Congo. Pour la seule et bonne raison que leur mise en œuvre reste politiquement incontournable, mais aussi d’évidence naturelle comme schéma logique de la feuille de route préalable à l’engagement des grands travaux d’aménagement social visant la refondation de l’Etat congolais.  
 
II.                  LES PRÉALABLES IDEOLOGIQUES
 
Autant que tout a commencé par la parole dit les saintes écritures, de la même manière, le discours politique du président de la république doit être interpellateur, invocateur et incitateur à une révolution des mentalités. A l’observation, on peut se satisfaire déjà des premiers enseignements à tirer de la création par le chef de l’Etat d’une cellule de réflexion et d’action pour le changement des mentalités. Cependant, le président de la république doit aller plus loin et davantage dans la bataille pour la prise de conscience collective des enjeux de la marche vers ce changement crucial. Le premier chantier idéologique à laquelle le président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo doit s’attaquer au risque de voir sa vison virer à l’échec, c’est d’exorciser le congolais de sa foi aux miracles et de sa perversion à s’attendre à tout et tout de suite de l’Etat sans effort de sa part. La meilleure manière d’y contribuer activement, c’est de remettre l’ensemble des forces vives au travail en les détournant de la paresse physique, spirituelle et intellectuelle. Le deuxième chantier, c’est de soumettre le personnel politique congolais au sacrifice, à l’exemplarité positive et au leadership du changement comportemental. Le troisième, c’est de poursuivre le renforcement de l’Etat de Droit, de la bonne gouvernance et de la justice pour tous en même temps que la rationalisation du train de vie de l’Etat en y intégrant le combat acharné contre les antivaleurs sous toutes ses formes. Le quatrième, c’est de dépolitiser le recours à l’expertise nationale dans tous les domaines du management des structures de production et stratégiques de l’Etat, tout en mettant à l’avant plan la méritocratie. Le cinquième consiste à encourager et soutenir institutionnellement l’émergence des cercles de réflexion thématique axée sur le développement des secteurs productifs de manière à généraliser la gestion participative à tous les niveaux de la vie nationale. De sorte qu’autant existe-t-il une conférence annuelle sur les mines, chaque domaine stratégique ayant une incidence notoire sur le développement à la base devrait également se doter de son organisation de rencontre annuelle respective. On citerait à titre d’exemple la conférence annuelle sur l’agro-industrie, sur les PME-PMI, les coopératives de développement, la formation professionnelle, les mutuelles et les assurances etc….
 
III.                OBJECTIFS VISÉS.
 
Les réformes proposées ci-dessous entendent fédérer toutes les intelligences et toutes énergies nécessaires en vue de Booster les facteurs de croissance du produit intérieur brut à des niveaux permettant l’atteinte à bref échéance de l’autosuffisance alimentaire. Nul n’ignore la part significative des importations dans la balance commerciale de notre cadre macroéconomique. Il s’agit d’impulser des projets économiques permettant de capter et recycler à l’intérieur les devises englouties dans l’extraversion de notre économie. Par ce même fait, encourager à consommer congolais et à renforcer la valeur de la monnaies nationale de sorte à agir positivement sur le pouvoir d’achat des consommateurs locaux. La conséquence qui s’en dégageait naturellement c’est de contribuer par cet effort à hausser le niveau du budget national et celui des investissements des infrastructures de base. Bien entendu, l’objectif au plan social consisterait à créer les nouveaux emplois à l’effet de résorber le chômage des jeunes et Inverser la courbe de l’exode rural avec comme incidence à terme la déconcentration progressive des agglomérations urbaines et l’éradication des phénomènes de délinquance de besoin.
 
IV.                LES POLITIQUES PUBLIQUES ATTENDUES POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ. 
 
1.       DE L’INSTAURATION D’UNE GOUVERNANCE DE PERFORMANCE, DE RÉSULTATS ET DE RÉDEVABILITÉ.
 
L’amélioration croissante de la gouvernance institutionnelle doit s’inscrire en ordre utile des enjeux cruciaux des réformes à mener par le Président Felix Antoine Tshisekedi. Car, l’État de Droit tout comme la force de l’autorité de l’État, dont l’un des corollaires est la bonne gouvernance a pour socle essentiel l’application, en les préservant intacts à tous les niveaux de l’appareil de l’État, les grands principes et les valeurs cardinales qui fondent l’administration publique. Il en est ainsi du juste accès aux services publics, de la proximité des institutions de l’Etat avec les usagers et administrés et de la performance de ses missions. C’est dans cette optique que depuis près de cinq ans, votre humble serviteur hurle chaque jour à l’impérieuse urgence de doter la République Démocratique du Congo d’une INSPECTION GÉNÉRALE D’ÉTAT (IGE). Cette importante institution de l’ordre administratif supérieur, du reste stratégique et opérationnelle dans la quasi-totalité des nations du monde moderne, manque cruellement à notre pays. Lorsqu’elle fonctionne à plein régime, L’IGE est un facteur de valeur ajouté monétaire et non monétaire indéniable à l’ensemble du fonctionnement de l’État et à la bonne marche économique et sociale du pays. Devant relever de la haute autorité du Chef de l’Etat en vertu de l’article 69 de notre constitution, comme c’est la tradition, l’IGE a dans sa mission de veille et d’alerte les actions de vérification, d’investigation, d’enquête, d’audit des services publics, d’évaluation des politiques publiques, d’études et de recherches sur la gouvernance de qualité. Comme partout ailleurs, Les missions de l’IGE s’exercent indistinctement sur l’ensemble des services de l’Etat, quelle que soit leur mode de gestion ou leur localisation géographique. Sont ainsi concernés par les missions de l’IGE, les entités publiques et parapubliques, les établissements publics quel que soit leur statut ou leur appellation, les entreprises du secteur parapublic et les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique, notamment les attributaires des marchés et contrats de l’Etat. Ainsi, par ses activités, l’IGE produit plusieurs types de rapport énumérés tels que des rapports d’inspection, désignés sous le vocable de Vérification administrative et financière (VAF) ;  Des rapports de vérification intégrée, en particulier de vérification de l’optimisation des ressources (VOR) ; Des rapports d’audit interne supérieur (AIS) ; Des rapports d’études, Des rapports d’enquête et d’investigation, un rapport annuel d’activités ; un rapport annuel sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes. Les rapports de l’IGE sont destinés au Président de la République qui décide, selon le cas, de leur diffusion ou de leur déclassification.
 
2.       DE LA MOBILISATION À L’INTÉRIEUR DU NERF DE LA GUERRE :

Il s’agit de structurer et de dynamiser le marché financier local en le rendant au bout de l’effort, performant, inclusif et fiable. C’est l’un des moyens principaux qui visent à booster la production intérieure, sans recours au financement extérieur, dont les conditions d’accès ne favorisent nullement le développement autocentré en toute indépendance. L’important flux d’argent circulant hors du circuit formel peut être capté, recyclé et orienté vers la structuration de l’épargne nationale en appui au financement monétaire encadré selon les grandes règles prudentielles. Sans aller dans les détails de sa faisabilité opérationnelle, l’Etat congolais se doit d’engager des réformes audacieuses axées sur le développement et l’encadrement institutionnel des réseaux de commerces, mutualités et autres intérêts coopératifs, des systèmes adaptés de microfinance et de microcrédit, la fiabilisation et l’encadrement optimal du secteur des assurances à l’effet de créer et développer l’épargne nationale inclusive en appui au système bancaire. Il n’y a aucune roue à réinventer ici. La Suisse ne doit le dynamisme de son industrie qu’à la prospérité de son système d’épargne national financé par les grandes compagnies d’assurances et réassurance, ainsi que par son système bancaire légendaire. C’est dans cette optique qu’en RD-Congo, il sera déterminant de renforcer la politique de bancarisation à tous les niveaux des strates de la population active, en encourageant l’implantation géographique à grande échelle des banques et des établissements de microfinances à vocation populaire et accessibles à toutes les bourses etc…
 
3.       DE L’ENCADREMENT PROGRESSIF DU SECTEUR INFORMEL :

Les politiques publiques en cette matière devront se reposer sur trois piliers : 1. La mise en place des systèmes d’intervention institutionnelle de promotion, d’encadrement, d’assistance technique spécifique et financière en faveur des coopératives et regroupements corporatifs à susciter dans tous les domaines de production jusque-là informel, en commençant par le secteur de la production paysanne. Cette politique peut s’exercer par la mutualisation des moyens de production au profit des sociétaires, par l’inspection, la facilitation et le suivi du cadre d’exploitation, mais aussi et surtout en application d’une organisation commerciale structurée. 2. Elle va s’appuyer sur la vulgarisation à grande échelle des mesures institutionnelles auprès des sociétaires et sur le renforcement de l’encadrement professionnel de la main d’œuvre spécialisée du développement paysan. 3. La dite politique devrait se matérialiser par l’engagement à structurer et développer le cantonnage manuel et semi-mécanique en vue de maintenir en permanente état praticable les voies de desserte paysanne, comme c’est fut le cas pendant la période coloniale et celle d’avant la zaïrianisation décidée sauvagement en 1973. Pour l’histoire, il sied de rappeler que c’est en voiture de ville, et non en 4X4, que le Premier Ministre Patrice Emery Lumumba, en route pour Kisangani, a traversé toute la province de l’Ex Bandundu et une bonne partie de l’ex Kasaï occidental. Au départ de Kinshasa, la route macadamisée s’arrêtait à cette époque à Kenge, soit environ 200 Km sur plus de 1500 Km parcouru. N’eut-été le complot impérialiste, le Premier Ministre serait bel et bien arrivé à destination, alors qu’un tel exploit est inimaginable à ce jour faute des routes entretenues.
 
4.       DE L’APPUI INSTITUTIONNEL RENFORCE AU PROFIT DES PME et PMI :

Il devient impérieux dans le contexte actuel de besoin de création massive d’emplois et des richesses de ressusciter l’ex-OPEZ (Office des Petites Entreprises du Zaïre) avec la mission de reprendre en charge l’accompagnement des PME-PMI par des nouvelles solutions économiques intégrées et adaptées. Dans un ensemble d’action directe, le Gouvernement de la république se doit d’élaborer et mettre en place une politique de financement massif des activités productives durables à l’actif des PME et PMI, en insistant sur celles implantées dans l’arrière-pays. Cette intervention devra tirer ses ressources de l’épargne nationale générée par le produit du secteur des assurances et réassurances, ainsi que celui des mutualités évoquées ci-haut. Dans le secteur de la production agricole et agro-industriel, réfléchir à l’idée de recourir, en observant strictement les règles prudentielles conséquentes, au financement monétaire lorsqu’il s’agira d’intervenir en amont des grandes campagnes agricoles rigoureusement et préalablement planifiées.
 
5.       DES RÉFLEXIONS À MENER SUR LA POLITIQUE DE REGROUPEMENT DES VILLAGES.
 
La problématique n’est pas nouvelle. Déjà en 1973 au retour de sa visite officielle en Chine, le président Mobutu avait engagé un débat nourri sur la nécessité de reconfigurer l’espace humain de notre arrière-pays au regard de la faible densité de sa population. Comment satisfaire les besoins sociaux de base (eau potable, électricité, éducation et soin de santé primaire etc…) au profit des communautés vivant dans des espaces géographiques extensivement occupés, du reste éparpillés dans des zones d’habitation éloignées et parfois difficiles d’accès les uns des autres. L’idée du Président Mobutu d’optimaliser la communautarisation des intérêts sociaux dans l’arrière-pays n’a pas fait du chemin, car restée dans le chapelet de bonnes intentions de la propagande politicienne du MPR. Au Congo-Brazzaville par exemple, le projet pilote de nouveaux villages à vocation agricole et agropastorale a bien connu un succès d’exécution avec trois sites effectifs. La suite a probablement été freinée par la récession économique qui frappe le pays depuis 2015. Aujourd’hui plus que jamais, il y a lieu d’engager en RD-Congo des réflexions permettant de lever les grandes options sur cette question, bien que sensible, mais d’intérêt stratégique à terme. Le plus long chemin commence par le premier pas dit une sagesse universelle.
 
V.                  CONCLUSION :
 
Bien qu’elle ait baissé au cours de deux dernières décennies, la pauvreté en RD Congo se maintient encore à un niveau élevé par rapport aux normes internationales. La lutte contre la pauvreté demeure ainsi la première mission de toute gouvernance politique dans les pays en développement. Car, la pauvreté ne connaît, ni de parti politique, ni de clivage ethnique, encore moins de conflit de génération ; mieux, de tendance idéologique. De l’avis de tout observateur impartial, le seul grand parti politique d’opposition connu à ce jour en RD-Congo, c’est la précarité ambiante et le ventre affamé du citoyen. Celui-ci a l’inconvénient d’avoir les oreilles complètement bouchées, car n’ayant la vertu de ne pas prêter attention au discours qui lui est adressé par ceux qui ont la bouche pleine. Il ne sait qu’une seule chose. Voir les réalisations à impact positif sur son sort. Raison pour laquelle, Le président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo a l’obligation de se détourner de la distraction politicienne vers laquelle il est attiré par ses partisans, en saisissant à bras-le-corps toutes les opportunités à valeur ajoutée réelle ayant une incidence certaine sur la réduction du taux de pauvreté, de l’insécurité alimentaire et des inégalités sociales. CAR, EN 2023, C’EST SUR L’IMPACT VISIBLE DES RÉSULTATS DE SA POLITIQUE VISANT A REDUIRE LA PAUVRETE QUE LE PRÉSIDENT FELIX ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO EST ATTENDU AU TOURNANT.

Par Daniel MAKILA KANTAGNI,
Senior Manager de Sociétés de Droit OHADA,
Manager de Travaux Publics,
Analyste Politique.

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