Il s’est ouvert hier mardi 29 janvier à Kinshasa, un atelier de validation des rapports sur l’Evaluation initiale de Minamata (Minamata initial assessment – MIA) et du Plan d’action national (National action plan – NAP) pour la réduction et si possible l’élimination de l’utilisation du mercure dans l’extraction artisanale et à petite échelle de l’or en République démocratique du Congo.
Ce, dans le cadre du projet intitulé « Développement de l’Evaluation initiale de Minamata (Minamata initial assessment – MIA) et du Plan d’action national (National action plan – NAP) pour l’exploitation artisanale et à petite échelle de l’or en RD Congo ». Lequel projet MIA et NAP avait pour objectif d’une part, l’élaboration du rapport national sur l’évaluation initiale de la Convention de Minamata sur le mercure en RD Congo, et de l’autre, l’élaboration du Plan d’action national pour l’extraction artisanale et à petite échelle de l’or en RDC.
Cet atelier de deux jours sur la validation des rapports MIA et NAP est organisé par l’Agence congolaise de l’Environnement (ACE) en collaboration avec l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR). Le Ministre de l’Environnement et Développement durable, Me Claude Nyamugabo étant empêché, il a délégué son Directeur de cabinet, M. Grégoire Kizunguruka Assani, qui a procédé au lancement officiel des travaux de cet atelier.
Dans son discours d’ouverture, il a indiqué que la RDC s’est engagée dans le processus de la ratification de la Convention de Minamata sur le mercure dont elle compte être partie cette année. Mais déjà, la RDC est partie aux Conventions internationales sur les produits chimiques et déchets, a-t-il fait remarquer.
Parmi lesquelles il y a la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination ; la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international ; la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants ; et le Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’Ozone.
« La RDC est déterminée à mettre en œuvre ces accords applicables en matière de gestion des produits chimiques et déchets dangereux auxquels elle est partie, à renforcer la cohérence et les synergies qui existent entre eux et à s’efforcer de combler, selon qu’il conviendra, les lacunes existant dans le cadre de la politique nationale pour les produits chimiques. C’est à ce titre qu’un décret portant sur la gestion des produits chimiques est en finalisation en guise des mesures d’application de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement », a expliqué le représentant du Ministre.
Appel à la validation des rapports MIA et NAP
Le Dircab Kizunguruka a expliqué que la Convention de Minamata a pour but de protéger la santé humaine et l’environnement contre les émissions et les rejets anthropiques de mercure et de ses composés et prévoit une série de mesures à cette fin. Ces mesures, a-t-il souligné, visent à règlementer l’offre et la demande de mercure, notamment en limitant certaines sources de mercure telles que l’extraction primaire, et à réglementer les produits contenant du mercure ou ses composés, ainsi que l’utilisation du mercure dans l’extraction artisanale et à petite échelle de l’or.
« Notre pays s’est engagé à côté d’autres pour contribuer à la réduction des émissions anthropiques du mercure dans l’environnement et de protéger la population. Comme prévoit la Convention, avec l’appui financier et technique du FEM (Fonds pour l’environnement mondial), de l’ONU Environnement et de l’UNITAR, en ce jour, deux rapports portant sur l’Evaluation initiale de Minamata (MIA) et le Plan d’action national (PAN) ont été produits et vous soumis pour validation. J’ose croire qu’à l’issue de cet atelier, ces documents de base dont la mise en œuvre permettra d’améliorer de manière significative la qualité de vie des orpailleurs, ainsi que celle d’autres Congolais, directement ou indirectement affectés par l’activité de l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or, particulièrement par la réduction de l’exposition aux émissions de mercure, seront validés », s’est-il adressé aux participants.
Quid de la Convention de Minamata ?
Signalons qu’à la cérémonie d’ouverture, les participants ont également suivi les mots de circonstance des représentants de l’ONU Environnement (par Skype), puis de l’UNITAR, M. John Haines qui a également fourni quelques informations sur la Convention de Minamata.
Métal lourd et liquide à l’état naturel, le mercure est dangereux pour la santé humaine ainsi que pour l’environnement. Il est considéré par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) comme l’un des dix principaux produits chimiques ou groupes des produits chimiques qui suscitent le plus de préoccupations en matière de santé publique.
Et en raison de cette menace que représente le mercure, la communauté internationale a élaboré et mis en vigueur la Convention de Minamata (nom d’un territoire japonais où les effets nocifs du mercure ont produit plus de dégâts). Le but cette Convention de Minamata est de protéger la santé humaine et l’environnement contre les émissions et les rejets anthropiques de mercure et de composés du mercure.
Et la République démocratique du Congo s’est également engagée en faveur de son entrée en vigueur. Pour ce faire, la RDC a bénéficié du support financier du Fonds pour l’environnement mondial (FEM ou GEF) ainsi que de l’assistance de l’ONU Environnement (en tant qu’agence d’implémentation) et de l’UNITAR (Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche) en vue de la mise en œuvre du Projet Evaluation initiale de Minamata (Minamata initial assessment – MIA) et Plan d’action national (National action plan – NAP).
A savoir, l’objectif de MIA est de permettre au Gouvernement congolais d’identifier les défis, les besoins ainsi que les opportunités de l’implémentation de la Convention de Minamata sur le mercure en Rdc. Et le NAP a pour objectif de permettre à la RDC de réduire et, si possible, d’éliminer l’utilisation du mercure dans le secteur ASGM, conformément à l’article 7 de la Convention de Minamata sur le mercure.
Ce projet MIA et NAP consiste, d’une part avec le MIA, à entreprendre une évaluation initiale des sources, des émissions et des rejets de mercure, afin de permettre à la Rdc de déterminer les exigences et les besoins nationaux en vue de la ratification de la Convention de Minamata, et de définir les priorités nationales pour se mise ne œuvre et le respect de ses articles. D’autre part, le NAP a permis de proposer une étude approfondie du secteur de l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or (EMAPE ou ASGM), notamment en abordant les aspects techniques, socioéconomiques et organisationnels.
Cette étude a permis de proposer un plan d’action pour la formalisation du secteur dans le cadre de l’article 7 de la Convention de Minamata.
Bokulaka