Une coalition d’une vingtaine d’organisations de la Société civile œuvrant dans le domaine de l’environnement, appelle le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Kasivita, à protéger le Parc national des Virunga contre l’activisme des groupes armés. Ce, en vue de sauver, d’après elles, cette aire protégée dont « la notoriété n’est plus à démontrer ».
Dans une correspondance lui adressée vendredi 10 janvier dernier, ces organisations invitent le chef de l’exécutif provincial du Nord-Kivu à saisir sa hiérarchie pour que soient traqués les groupes armés qui se servent de ce parc comme base arrière.
« La plupart des groupes armés qu’ils soient locaux ou étrangers ont trouvé comme terrain de prédilection l’espace du Parc National des Virunga de la partie Nord jusqu’au Sud. Ainsi le Parc national des Virunga est devenu la base arrière où ils campent, se cachent et planifient leurs attaques sur les territoires voisins. (Il est aussi devenu) la zone d’approvisionnement (des groupes armés) pour la survie, à travers l’exploitation illégale des ressources naturelles avec la pêche illicite, le braconnage, la carbonisation, (ainsi que) le trafic de produits prohibés comme le cannabis et autres drogues ainsi que celui d’effets militaires et de munitions (…) Nous profitons de ce moment où notre armée est résolue à en finir une fois pour toute avec les groupes armés pour solliciter auprès de la haute hiérarchie que vous représentez dans notre province son implication particulière dans la protection du Parc National des Virunga », exhortent-elles.
Avec environ ses 8.000 Km² de superficie, le Parc national des Virunga s’étend sur 5 des 6 territoires du Nord-Kivu (Masisi, Nyiragongo, Rutshuru, Lubero et Beni). Ce site, classé comme patrimoine mondial de l’humanité, offre une riche biodiversité qui peut, d’après ces organisations, contribue au développement de la province du Nord-Kivu.
« Pour le Nord-Kivu, Province Touristique par Excellence, il importe de mettre un accent particulier sur la sécurisation du Parc National des Virunga qui est pour notre province ce qu’est la MIBA, au Kasaï et la GECAMINES au Katanga. Cette aire protégée, site du Patrimoine Mondial de l’humanité et dont la notoriété n’est plus à démontrer, joue un rôle non seulement écologique inestimable pour la biosphère mais aussi socio-économique tant pour la province que pour les communautés riveraines », font remarquer ces organisations environnementales.
D’après plusieurs rapports et études, grâce à son écosystème forestier et à son important réseau hydraulique dans le bassin du Nil, le Parc national des Virunga contribue à la lutte contre le réchauffement climatique. Pour préserver ce patrimoine et l’amener à contribuer au développement socio-économique des riverains, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) réalise, tout autour, des projets de développement.
Il s’agit notamment de la construction des centrales hydroélectriques. Actuellement, deux centrales sont déjà achevées, notamment celles de Mutwanga à Beni et de Matebe à Ruthsuru, tandis que celle de Ivingu à Lubero est en cours de construction, et celle de Talihya en projection.
Bokulaka