Ouverte lundi à Kinshasa, la conférence nationale de haut-niveau sur la gestion des grands projets publics d’investissement axée sur les bénéfices sociaux, s’est clôturée ce mardi 10 décembre 2019 dans l’après-midi. Lesquelles assises avaient réuni pendant ces deux jours des coordonnateurs des projets logés dans différents ministères, et des experts des différentes structures qui interviennent au niveau stratégique et opérationnel dans la gestion des projets du secteur public en République démocratique du Congo.
Et elles se sont soldées par des recommandations formulées par des participants à l’issue de leurs travaux en groupes. Ainsi, ces derniers ont-ils entre autres recommandé au Gouvernement de la République de faire l’état de lieux des structures qui encadrent les projets ; de redynamiser des structures existantes ; de renforcer le Ministère du Plan dans sa mission en rapport avec les bénéfices sociaux. Et en rapport avec l’assurance qualité, ils appellent au Gouvernement de doter chaque ministère l’ISO et en créant dans chaque ministère un organisme de certification des normes ; la création d’une structure de certification qualité et audit des performances ; et de renforcer les capacités des missions du SENAREC.Ces experts recommandent également au Gouvernement de créer une structure multisectorielle chargée de la gestion des innovations au niveau du Ministère du Plan, de renforcer les capacités de la DEP par rapport à l’innovation ; de développer le système de coaching ; et d’organiser des consultations et échanges des connaissances avec d’autres pays.Aussi, demandent-ils au Gouvernement d’impliquer les chargés de communication dans toutes les trois phases du projet (avant, pendant et après) ; de faire l’état des lieux de la communication ; d’allouer un budget conséquent pour la communication ; et d’impliquer les bénéficiaires dans la phase de préparation de projets.Pour la pérennisation des structures de gestion des projets et programmesSignalons que cette conférence a été ouverte et clôturée par le Directeur de cabinet adjoint ministre des Finances (au nom de celui-ci empêché), M. Serge Ngoyi Kabingila. Dans son mot de clôture il a signifié que ces échanges ont contribué à permettre aux participants de récapituler pour certains, les connaissances déjà acquises dans le cadre de la gestion axée sur le résultat, reconnue comme un des principes sur l’efficacité au développement.Il s’est dit convaincu que le thème principal de ces assises (la gestion des grands projets publics d’investissement axée sur les bénéfices sociaux) assorti des sous-thèmes, a permis de mettre face à face les disciples des deux écoles, à savoir ceux de la gestion axée sur le résultat, et ceux de la gestion axée sur les bénéfices sociaux. Et que les formateurs ont démontré à suffisance la complémentarité qui existe entre les deux approches, spécifiquement en termes des effets au niveau de la gestion axée sur le résultat et les bénéfices ou avantages au niveau de la gestion axée sur les bénéfices sociaux.« En complément à la gestion axée sur le résultat, pour s’assurer des bénéfices il est impérieux que les structures de gestion des projets et programmes soient pérennes au niveau de nos ministères sectoriels. C’est pourquoi, leur implication doit aller au-delà du cycle reconnu du projet. Ce qui voudrait dire que la même structure va continuer à assurer la gestion de la durabilité et la pérennisation des acquis des projets pour s’assurer de l’atteinte des bénéfices sociaux au niveau de la population. Aujourd’hui notre façon de faire les choses est tout à fait différente. La clôture annoncée de tous nos programmes coïncide avec la dissolution des agences ou unités d’exécution des projets », a-t-il souligné.Le Dircaba du Ministre des Finances a aussi déclaré que la problématique de la durabilité et de la pérennisation des acquis des projets a été toujours à l’ordre du jour entre le Gouvernement et les bailleurs. Ces derniers estiment avoir fait leur partition et que le gouvernement puisse se charger de la sienne, a-t-il dit.« Toujours soucieux de l’amélioration des conditions de vie de sa population par l’atteinte des bénéfices sociaux, le Gouvernement de la République a organisé la présente conférence dont les résolutions adoptées par les parties nous permettront d’améliorer surtout les dispositifs tant institutionnels que fudiciaires de gestion de nos projets », a affirmé M. Serge Ngoyi Kabingila.Il a enfin appelé à toutes les parties qui interviennent au niveau stratégique, notamment, les animateurs des institutions et des administrations, dont les secrétaires généraux, à veiller à ce que les structures dédiées aux projets au niveau de leurs ministères respectifs, fonctionnent durant tout le cycle du projet, et pendant la gestion de la durabilité ainsi que la pérennisation des acquis des projets.« Mon appel va également aux opérationnels, c’est-à-dire, les animateurs des agences et unités d’exécution des projets. Il certain que vos contrats pour la plupart, en tant que consultants, vont avec la durée des projets. Mais aux termes des résolutions de la présente conférence, j’en appelle à votre sens de responsabilité, que l’atteinte des résultats des projets soit une chose réelle, mesurable et évaluable. C’est dans cette conjugaison des efforts entre les animateurs de la stratégie d’une part, et ceux des opérations d’autre part, que nos projets pourraient connaître l’atteinte des bénéficies sociaux attendus par nos populations », a-t-il conscientisé les participants.Des actions proposées aux phases du cycle de vie du projetSignalons par ailleurs qu’au cours de leurs travaux, les participants à cette conférence sur la gestion des bénéfices des grands projets ont également défini les phases du cycle de vie du projet, à savoir la conception et identification, la planification et la mise en œuvre et clôture. A chaque phase, le groupe a proposé des actions. Quelques-unes de ces actions sont celles d’identifier les parties prenantes ; de communiquer avec les parties prenantes en permanence ; de tenir compte des observations des parties prenantes pour leur apporter la formation ; songer aussi aux financements de cette nouvelle approche « gestion des bénéfices sociaux » ; renforcer la capacité des opérationnels de l’administration publique (DEP et autres structures) ; d’inclure l’approche bénéfices sociaux lors de l’enquête de satisfaction à la clôture ; de systématiser la réalisation des ateliers de capitalisation des acquis des projets lors de la clôture, etc.
Bokulaka