Il s’est ouvert depuis mardi 12 novembre à Kinshasa, un atelier national réunissant les représentants des fédérations paysannes des différentes provinces concernées par le Programme d’appui à la structuration, au plaidoyer et à la professionnalisation des producteurs agricoles familiaux organisés en République démocratique du Congo (PASPOR). C’est donc la troisième réunion du Comité de pilotage national du PASPOR, qui réunit des leaders paysans des provinces du Kongo Central, de l’Equateur, du Bandundu, du Nord Kivu et du Sud Kivu. Il a été jugé utile d’associer les fédérations membres de la CONAPAC des provinces non concernées par le PASPOR (Kinshasa, Maniema, Province Orientale, Sud-Ubangi, Tanganyika (Kalemie), Lomami, Lualaba, et Haut Katanga).
Signalons que l’atelier de lancement de ce programme quinquennal (qui prend fin en 2021) a eu lieu en décembre 2017, et la deuxième réunion du CPN du PASPOR s’est tenue à Kinshasa du 07 au 10 novembre 2018. Ces travaux de la 3ème réunion du CPN du PASPOR qui se tiennent en la paroisse catholique Saint Eloi au quartier Bon Marché dans la commune de Barumbu, vont se clôturer ce vendredi 15 novembre 2019.
L’objectif étant de capitaliser les avancées et partager les expériences ainsi que les résultats des échanges qui ont été produits lors des ateliers provinciaux qui se sont déroulés au courant de cette année, en vue d’améliorer les pratiques dans le fonctionnement de la CONAPAC (Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo) et de ses fédérations membres et proposer un plan de travail commun pour l’année 2020.
Spécifiquement, ces assises organisées par la CONAPAC visent à permettre aux participants de faire la restitution des résultats des ateliers provinciaux pour l’exercice 2018 par objectif spécifique ; de s’assurer des avancées dans les fédérations des bonnes pratiques partagées au cours des travaux du CPN 2 ; d’approuver/valider les propositions avec le concours de tous les participants ; d’approuver le rapport sur l’évaluation mi-parcours du PASPOR ainsi que les recommandations y relatives ; et d’élaborer la trajectoire 2020 en vue de l’opérationnalisation des choix des fédérations.
La CONAPAC salue le programme de lutte contre la pauvretéDans son mot de circonstance, le président de la CONAPAC, M. Paluku Mivimba Mathusalem a indiqué que cette confédération des producteurs agricoles du Congo attend beaucoup de ces assises. Cette organisation nationale des paysans se réjouit du contexte politique actuel caractérisé par l’avènement du nouveau Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui veut faire de l’agriculture sa priorité, a dit son président.
« Nous pensons que ceci va pouvoir faciliter le travail de plaidoyer étant donné la vision de nouvelles autorités de faire de l’agriculture un pilier important qui peut booster le développement du pays et un levier de lutte contre la pauvreté tel que le Président de la République venait de lancer le Programme de lutte contre la pauvreté. Il convient de noter aussi que nous nous trouvons dans un contexte où la communauté internationale a proclamé la décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale 2019 – 2028 qui voudrait mettre les agriculteurs familiaux comme clé de voute pour atteindre les ODD », a déclaré M. Paluku Mivimba.
Il encourage le Gouvernement de la République à traduire au niveau national, le plan d’action global proposé lors du lancement de la décennie à Rome. Il salue donc le programme du Chef de l’Etat de lutte contre la pauvreté qui va dans le sens de l’engagement de la communauté internationale.
Le Ministère de l’Agriculture annonce la mise en place du Plan national de relance du secteur agricoleReprésentant le ministre de l’Agriculture, le conseiller en charge de la coopération et des cultures vivrières M. Mukena Bantu, a dans son discours d’ouverture, a d’abord présenté un état des lieux du secteur de l’agriculture en Rdc qui, a-t-il souligné, est confronté à de nombreuses contraintes techniques, économiques et institutionnelles. Et il a rappelé paradoxalement l’énorme potentiel agricole dont dispose le pays, tout en relevant également le volume d’importation des vivres auquel le Gouvernement dépense chaque année plus ou moins deux milliards de dollars américains.
Pour sortir de cette impasse, il a annoncé que le nouveau Ministère de l’Agriculture se propose de mettre en place un Plan national de relance du secteur agricole. « Ce plan a pour objectif principal l’accès des petits exploitants aux technologies agricoles à haut rendement afin d’accroître la production alimentaire et les revenus ruraux, et d’assurer la sécurité alimentaire. Ce plan va consister à subventionner les intrants agricoles auprès des petits exploitants et à les encadrer où qu’ils soient à travers tout le pays… Ce plan va prendre en compte l’encadrement de 16 millions de ménages à travers tout le pays… Le Ministère estime le coût de sa réalisation à environ 4 milliards de dollars américains », a déclaré le conseiller du ministre de l’Agriculture.
Il a confirmé que les Etats généraux de ce plan national de relace du secteur agricole seront convoqués au premier trimestre 2020. « Ayant pris connaissance du travail que PASPOR accompli sur terrain, lequel est défini à travers six objectifs déclinés en six piliers, le Ministère de l’Agriculture félicite et encourage les dirigeants de PASPOR… qui est en train d’organiser les petits exploitants agricoles et par conséquent, il prépare le terrain pour la réussite du Plan national de relance du secteur agricole que le Ministère compte mettre en œuvre dès l’année prochaine », a dit M. M. Mukena Bantu.
Il rassure que le Ministère reste donc bien disposé pour toute collaboration que souhaiterait PASPOR pour la réussite et le développement de l’agriculture congolaise.