On ne fait pas la politique avec des sentiments, surtout en matière de désignation des candidats à la candidature.
Le parti, le cas d’espèce, le PPRD, doit user des stratégies qui ont fait leur preuve, afin d’arriver aux résultats escomptés.
Pendant cette période cruciale où plusieurs partis cherchent à aligner des candidats compétents, populaires et « sans tâches », le PPRD ne doit oublier les différents échecs qui ont émaillé ses choix « irrationnels » qui n’ont pas fait mouche !
Le moment est venu aujourd’hui de ne pas tomber dans les erreurs du passé. Il faut éviter aux différents mentors de placer n’importe qui comme candidats au gouvernorat de Kinshasa, la capitale, qui joue un grand rôle dans les enjeux politiques de la RDC.
On croirait qu’il n’y a pas, pour ce poste, un candidat convainquant et bien engagé dans le parti. Ce dernier serait en voie de démobiliser les jeunes, de surcroît la sève vivifiante du parti cher à Joseph Kabila. Nul n’ignore que ce sont les jeunes qui ont voté les députés provinciaux de Kinshasa, ils seraient très contents si un de leurs est élu, d’autant plus que ce sont ces jeunes qui vont aussi voter au niveau de l’Assemblée de Kinshasa.
Prendre quelqu’un qui a montré ses limites, c’est dire que Kinshasa manque de candidats compétents et populaires. L’on déplore pour cela, l’alignement de Ngobila, actuel gouverneur de Mai-Ndombe et de son adjoint, tous du FCC. C’est ici le lieu d’interroger le MLC et de comprendre comment André Kimbuta a été élu gouverneur. Les mêmes causes produisent les mêmes effets !
Revenant au cas Ngobila, il sied de noter qu’il n’est pas en odeur de sainteté des massacres de Yumbi. Tout le monde le dit à voix basse. Sachez déjà avec ce candidat, l’échec est certain. Tout le monde connaît la mauvaise campagne faite contre lui lors des massacres susévoqués – sa part de responsabilité. C’est une tare politique qu’il porte sur son dos que le PPRD risque de payer cher. Il est inutile de l’aligner, si cela n’est que pour satisfaire la volonté de son mentor. Il ne sera pas élu.
Pour rappel, l’élection du président du Sénat en 2007. Léonard She Okitundu, n’était pas le candidat idéal et n’a pas été élu. Pourquoi ? Parce qu’il n’était pas à la hauteur du candidat Léon Kengo wa Dondo. Nous devons avoir le courage de nous dire des vérités en face ! Demandez à Kudura Kasongo de qui il avait reçu le coup de fil pour répondre comme suit : « She anashinda ».
De ce qui précède, il faut noter que le Sénat est ou était constitué de plusieurs Mobutistes. Il fallait un autre Mobutiste de poids pour déclasser Léon Kengo wa Dondo. Le vote est secret dit-on ! Pensez-vous que Édouard Mokolo wa Pombo, sociétaire de l’AMP d’antan, avait voté pour son pair She Okitundu ? Demandez-vous aussi si Matata Ponyo avait voté pour Emmanuel Ramazani Shadary ! Des exemples sont légions.
De même aux élections de l’ex-Province orientale et le Kongo-central. Le PPRD avait aligné un certain Derikoye (inconnu) contre Jean Bamanisa Saïdi, qui a battu Derikoye à plate couture tandis qu’au Kongo-central, Deo Nkusu aligné par le PPRD a perdu devant Jacques Mbadu. Jusque-là ces échecs ne sont-ils pas une bonne leçon pour changer la méthode de désignation ?
Pour ce faire, il est indiqué l’organisation des primaires au sein du PPRD. Les candidats gouverneurs se présentent au parti et on procède aux primaires avec des critères bien précis : militant engagé, populaire, compétent et ne traînant pas derrière lui des dossiers « noirs » susceptibles de discréditer le PPRD et le rejet pur et simple des députés provinciaux.
Dès lors, pour augmenter les chances du PPRD et espérer avoir un gouverneur à Kinshasa, les mentors doivent cesser de désigner seuls les candidats, mais que ce soit le parti après les primaires. Un parti averti en vaut mille. Foi d’un observateur de la scène politique congolaise ! Maintenant, ce sont des armes qui vont être dressées contre moi. Ma langue, longtemps, est restée en poche. Mais, face à une telle nécessité, il est impérieux de dénoncer ce genre de choses. Le PPRD étant notre patrimoine commun.
DAVID MUTEBA KADIMA