Il serait utile de tracer d’un trait l’historique bref de la CNSS. C’est le 29 juin 1961 que le feu président Kasa-Vubu signa le décret créant une institution nommée « Caisse des Pensions », une structure qui existe dans tous les États du monde, qui s’occupe de récolter les cotisations des travailleurs des entreprises, afin d’assurer les vieux jours de ces travailleurs après leurs retraites.
De sa création jusqu’aux années 65 – 70, elle a fonctionné tant que mal – et pour préserver les cotisations, elle les a placées dans l’immobilier. Et la Caisse possédait de nombreux immeubles qui constituaient l’investissement « refuge », étant une ressource intarissable des recettes, assurées par les loyers nombreux, qui fructifient les cotisations versées par les employeurs. L’exemple le plus visible est le building « Royal », une propriété exclusive de la « Caisse des Pensions », actuelle CNSS.
Pendant la deuxième République, la mauvaise gestion des différents mandataires (hommes tous) a commencé la descente aux enfers de cette institution. Au fil des jours, la « Caisse des Pensions » est passée à l’Institut national de la sécurité sociale (INSS). Les mandataires qui venaient, la plupart du milieu politique, n’étaient pas de fils maison. Ils se ruaient plus sur les recettes loyers que sur les versements des employeurs, base de l’objet social de l’INSS. Et les conséquences ne se sont pas faites attendre : la faillite. L’INSS était déclaré « canard boiteux » à abattre, c’est-à-dire liquider ou privatiser. l’État propriétaire s’est ressaisi.
Sous l’impulsion du président Joseph Kabila, une réforme d’entreprises de l’État a été mise en œuvre afin de rentabiliser ces entreprises. Une idée a jailli : plus de vingt mandataires, hommes, sont passés par là sans aucun résultat. Pourquoi ne pas tenter avec des femmes. Marie-Thérèse Gerengbo a été la première femme mandataire à la tête de l’INSS. Compte tenu des réformes, elle a amorcé le relèvement. Mais, pour des raisons de devenir députée nationale, elle a démissionné en octobre 2011, juste au cinquantième anniversaire de l’INSS. C’est en ce moment là que la fille maison, Agnès Mwad Katand, a pris les rênes. Elle est nommée Directrice générale, et a hérité de ce « canard boiteux » qui ne valait pas un penny. Mais, cette fille maison savait ce qu’elle allait faire : elle a sensibilisé tous les employeurs à commencer à verser leurs cotisations mensuelles conformément à la loi, c’est-à-dire au Code du travail qui oblige les employeurs de s’acquitter de leurs obligations. La sensibilisation est suivie de recouvrement.
Ce service de l’INSS que Agnès Mwad a réformé est ressuscité pour qu’il soit efficace sur terrain. En effet, la Directrice générale de l’INSS, aujourd’hui CNSS, avait constaté depuis plus de vingt ans, les prestations sociales n’étaient pas payées aux retraités, les ayant-droits qui sont l’objet de l’existence de l’INSS.
Pendant ces deux décennies, les pensionnés étaient abandonnés à leur triste sort. Nombreux sont morts sans jamais toucher leurs pensions. Ici, on comprend que la femme, la Directrice générale, était très sensible aux peines de ses protégés. Le travail de fond qu’elle entreprenait, procédait de sentiments d’une mère envers ses enfants. Ce qu’un homme n’aurait pas avec tant de sollicitude et amour.
L’idée de mettre une femme à la tête de l’INSS trouvait sa justification et son pesant d’or. La réforme est partie très loin : Agnès Mwad s’est rapprochée de plus en plus des employeurs. C’est ainsi que de Directions ou points de perception étaient ouverts à travers des villes et provinces afin que l’INSS perçoive les cotisations le plus proche possible des employeurs. Agnès Mwad a créé ces Centres de perception pour augmenter sensiblement les recettes de l’INSS. Entre autre, les cadres et agents de l’INSS subissaient des formations pour les mettre au niveau de toutes les nouvelles technologies de l’information et de la communication. C’est dans ce lot que l’INSS a commencé sa modernisation, par l’informatisation de toute sa gestion qui a facilité ainsi son contrôle efficace. Une innovation importante : la mise en service d’une carte biométrique que le travailleur conserve, quel que soit l’employeur. Ainsi, ses cotisations sont suivies d’un employeur à l’autre.
À partir de ses réformes de fond en comble, l’INSS est devenu rentable. Grâce à l’impulsion lui donnée par Agnès Mwad, l’INSS cesse d’être dans la zone de « canard boiteux » pour devenir une entreprise prospère et rentable.
Ces dans ces circonstances que Agnès Mwad a commencé à payer les prestations sociales des pensionnés. Ceux-ci ont été aussi informatisés. De 2011 à aujourd’hui, leurs pensions ont été multipliées par trois ou quatre. Ces personnes de troisième âge ne jurent que par Agnès Mwad qui, avec beaucoup d’amour et compassion, pense à elles.
Ayant stabilisé l’INSS, mais compte tenu de l’évolution des prestations sociales dans le monde et du Conseil de l’Organisation internationale du travail (OIT), depuis mi-2018, l’INSS est passé à une nouvelle dénomination : Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), car la manière de gérer a changé et d’autres dispositions ont été prises en compte.
Voilà d’un trait, l’œuvre indélébile, réalisé par Agnès Mwad, depuis octobre – novembre 2011 à ce jour.
DAVID MUTEBA KADIMA