Le ministre de la Santé publique, M. Oly Ilunga, était ce mercredi 17 octobre 2018 à l’Assemblée nationale, accompagné de son collègue des Relations avec le Parlement, Jean-Pierre Lisanga Bonganga. C’était pour répondre à une question orale avec débat lui adressée par le député national Albert-Fabrice Puela sur l’accès universel aux soins de santé en République démocratique du Congo.
Ce point était le seul inscrit à l’ordre du jour de la séance plénière de cette journée pluvieuse de mercredi, conduite par le deuxième vice-président de la Chambre basse du Parlement congolais, l’honorable Rémy Massamba. Une plénière pauvre en termes de la participation des députés nationaux dans la salle des congrès de l’hémicycle du Palais du peuple.
En premier, la parole était accordée l’initiateur de la question orale pour présenter ses trois préoccupations. D’abord il a voulu savoir du ministre Oly Ilunga, l’apport du Ministère de la Santé publique de la Rdc pour faciliter l’accès aux soins de santé de qualité aux Congolais, surtout en état d’extrême urgence pour lequel les minutes sont comptées et le pronostic vital du patient fortement entamé si rien n’est fait.
En second lieu, cet élu du Kongo central avait besoin d’être informé sur ce que le ministre prévoit pour augmenter le taux de pénétration des mutuelles de santé crédibles et viables au sein de la population congolaise. Et pour terminer, l’honorable Puela a également voulu savoir ce que prévoit le ministre de la Santé, dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, pour rendre des soins de santé de base accessible, aussi bien économiquement que géographiquement, aux populations congolaises, surtout celles vivant en milieu rural.
Pour pouvoir poser toutes ces questions au ministre Oly Ilunga, le député national Fabrice Puela a fait un constat que, selon des dernières statistiques, 90 à 95 % des dépenses de santé réalisées par un Congolais qui tombe malade, sortent de sa poche. Et qu’aucun mécanisme d’assurance maladie, aucune mutuelle de santé crédible ne peuvent financièrement protéger ce Congolais qui tombe malade.
Pire encore, estime le député national, le Congolais malade est exposé à des dépenses « catastrophiques » et « appauvrissantes », car il se voit souvent contraint de recourir à des emprunts asphyxiants, et même à des ventes des biens personnels…, a-t-il commenté. Cette situation, a-t-il ajouté, explique en partie le fait que, suivant le système national d’informations sanitaires, 33 % seulement des Congolais utilisent des services des soins curatifs de qualité lorsqu’ils tombent malades.
Se permettant de soulever ces préoccupations à l’égard du ministre en vertu des articles 100 et 138 de la Constitution, le député Puela a rappelé que l’article 47 de la même Constitution garantit le droit à la santé à tous les Congolais.
La couverture sanitaire universelle doit être une réalité
En apportant ses éléments de réponse devant la représentation nationale, le ministre Oly Ilunga a présenté quelques faits saillants de la couverture sanitaire universelle en Rdc, qui est une composante essentielle de tout projet de société. Et il a déploré la fragmentation de l’aide publique au développement pour le secteur sanitaire en Rdc.
Poursuivant son speech, le ministre a répondu aux questions de l’offre de santé en qualité et en quantité, avant d’aborder quelques actions menées par le Gouvernement de la République en faveur du secteur de la santé en Rdc ainsi que des efforts fournis par son ministère pour améliorer l’accès aux soins de santé des Congolais, sans omettre les stratégies de financement entreprises par l’Etat congolais pour y parvenir.
Pour le ministre Oly Ilunga, la couverture sanitaire universelle ne doit pas être un simple slogan, mais une réalité vécue par les Congolais. Et le cap est mis vers le Fonds national de développement sanitaire.
Des questions qui attendent les réponses du ministre
Après la réplique du ministre, la parole était de nouveau accordée à l’auteur de la question orale avec débat pour ouvrir le débat général. Et il a voulu savoir l’état actuel de la réflexion technique autour de la couverture sanitaire universelle.
Le député Puela a aussi posé des questions sur la mobilisation des recettes et surtout, sur le plan de contingence lorsque surviennent brusquement des calamités. Allusion faite ici au dernier drame qui est survenu dans sa province du Kongo central.
Près d’une dizaine d’autres interventions de députés nationaux ont suivi par après. Et plusieurs autres préoccupations ont été soulevées.
Entre autres, autour de la gratuité des soins pour des maladies chroniques telles que la drépanocytose ; des diverses difficultés éprouvées par le Ministère de la Santé publique pour assurer une meilleure couverture sanitaire à la population congolaise ; de l’insuffisance d’infrastructures sanitaires adéquates à travers le pays ; du déficit du personnel de santé en Rdc ; de la mécanisation des agents de l’Etat du secteur de la santé, etc.
Les députés nationaux ont voulu également savoir du ministre Oly Ilunga si l’obtention des primes de risque est-elle sélective dans le secteur de la santé, et pourquoi certains hôpitaux bénéficient des frais de fonctionnement et pas d’autres ? Et qu’en est-il de la politique que le Gouvernement congolais met en place pour gérer les officines privées, et de la situation des numéros d’ordre pour les nouveaux médecins ?
Voilà tout un tas de questions posées par les élus du peuple au ministre Oly Ilunga. C’est ainsi que, pour mieux affiner ses moyens de satisfaire aux différentes préoccupations soulevées, le ministre de la Santé a sollicité et obtenu de la plénière souveraine, un délai de réponse.
Il revient donc incessamment devant l’assemblée plénière de la représentation nationale, dans moins de 48 heures, pour des éclaircissements nécessaires à ces sujets.
Lepetit Baende