Un nouveau-né dans la famille littéraire de la République démocratique du Congo. « Pour la dignité paysanne », c’est l’intitulé de ce nouvel ouvrage qui met en exergue des questions existentielles pour le développement de l’agriculture familiale en Rdc comme en Afrique.
C’est le mardi 11 septembre courant que ce livre a été présenté au public par son auteur, M. Deogratias Niyonkuru, un ingénieur agronome d’expérience qui s’est inspiré de ses activités en Rdc, au Cameroun, et dans son pays le Burundi ainsi que dans d’autres pays. Dans sa carrière de plus de 25 ans, il a eu aussi à créer une Ong dont les initiales sont ADISCICO avec l’ambition de créer un mouvement social.
Profitant de la 5ème édition du Festival « Rumba Parade » organisé par le Centre Wallonie Bruxelles (CWB), la présentation de ce livre a bénéficié du soutien du Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), une Ong de la Société civile congolaise. Son directeur général, M. Danny Singoma, a dans son mot de circonstance souligné que ce soutien a été possible puisque son organisation a toujours fait confiance au travail de l’auteur du livre, M. Deogratias Niyonkuru.
Pour l’auteur, l’agriculture étant au cœur du développement, ce livre est édité pour soutenir et appuyer le travail des agriculteurs. Il déplore la pauvreté profonde qui sévit dans des communautés congolaises et africaines.
Par la même occasion, il dénoncé quant à lui ce que l’aide au développement a ravagé dans les sociétés africaines. Selon lui, l’aide a arraché la dignité des personnes. Et son livre, a-t-il avancé, vise à redonner aux communautés paysannes la dignité leur arrachée par l’aide.
Voilà pourquoi, il demande aux paysans producteurs agricoles de se lever pour défendre leurs intérêts et prendre leur destin en main.
Dans son ouvrage, M. Niyonkuru pense qu’il faut croire à l’agriculture et que la pauvreté n’est pas égale au manque d’argent et de technologie. Il a expliqué au public les véritables causes de la pauvreté, dont le manque de confiance en soi, ainsi que la bataille des approches.
Pour lui, les organisations paysannes ne sont pas le canal obligé. Elles ne sont pas la panacée… Mais elles peuvent avoir une réelle plus value. Il a souligné tout de même que le manque de vision sociopolitique est le plus grand mal des organisations paysannes. Mais aussi, la complaisance dans l’aide.
Ce livre parle également du financement des exploitations agricoles et des coopératives. Là-dessus, l’on indique qu’en Afrique, il y a seulement moins de 3% des crédits pour l’agriculture. La question fondamentale n’est pas l’argent, estime l’auteur de l’ouvrage « Pour la dignité paysanne ».
Pourtant, il croit qu’il y a nécessité de subventions directes par l’Etat, ainsi que des projets novateurs rentables et durables à financer.
M. Deogratias Niyonkuru a dans son ouvrage, expliqué aussi comment améliorer la part des paysans dans les chaines de valeur, et les fondamentaux de la feuille de route des pistes clé. Après sa présentation, la parole était accordée au président de la CONAPAC (Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo), M. Mathusalem Paluku Mivimba, comme à un expert du Ministère de l’Agriculture, M. Paulin Osit, pour des contributions.
Puis, le public était appelé à s’exprimer également pour un échange et plusieurs préoccupations ont été soulevées, voire des commentaires ou suggestions. A la suite desquels, l’auteur du livre a répondu aux différentes questions luis posées.
Dans son commentaire, la représentante de l’Ong internationale S.O.S Faim en Rdc, Mme Mireille Mushikwabo, a soutenu que le message donné par l’auteur dans son ouvrage est très important et mérite d’être répercuté dans d’autres occasions et espaces. D’autant plus qu’il s’agit non seulement de la dignité des paysans, mais de toutes les populations.
Lepetit Baende