Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Un kabiliste de première conviction vient d’intégrer les rangs du PPRD. Chose faite depuis le samedi 7 Juillet 2018 dans à la fédération de la Lukunga où Il a choisi de militer à la base comme tous les autres camarades.
Daniel Makila Kantagni, pour ne pas le citer, est un défenseur acharné du kabilisme d’un type exceptionnel. Présent dans les réseaux sociaux depuis plus de 10 ans sans recourir à un prête-nom, il n’a jamais caché sa sympathie pour l’actuel chef de l’État.
La particularité de ses interventions révèle deux aspects. De un, sa foi à celui qui préside au destiné du pays depuis 2001. Pourtant, il est loin des rouages du pouvoir, résidant par ailleurs à l’étranger.
De deux, alors que les réseaux sociaux n’étaient qu’à leur début et très critiques sur la personne de Joseph Kabila, Daniel Makila est l’un des rares patriotes internautes qui, avec les Georges-Weber Batoa, Yvon Ramazani, Papy Tamba et Omer Songo die Lema, notamment dans le groupe de discussion sur internet dénommé « Hinterland », n’étaient guère gêné d’afficher leur appartenance au kabilisme.
Avec ces autres patriotes, il a défendu avec hardiesse et ouvertement le président Joseph Kabila contre toutes les allégations mensongères du tristement célèbre Honoré Ngbanda ainsi que des récriminations légères et fantaisistes dont on l’accusait par des intervenants visiblement mal intentionnés.
Parmi les anti-Kabila avec qui Daniel Makila a eu à en découdre sur le net, il y a donc en première ligne Honoré Ngbanda et son Apareco, dont les thèses irrationnelles ont été démontées par le kabiliste Daniel Makila à chaque empoignade sur la toile.
Analyste politique de pointe, le désormais militant du PPRD s’affiche comme un observateur avisé de la vie politique nationale, de par les connaissances accumulées depuis son enfance, parce que fils d’un ancien lumumbiste.
Ses nombreuses publications témoignent bien de sa maîtrise des réalités du pays et du développement de son histoire depuis l’indépendance. Deux anecdotes tirées de la vie familiale en donne l’éclairage. Le premier, un certain 30 novembre 1960, Daniel Makila-Mabe, le père, agent de l’État au titre de ce qu’on a appelé à l’époque « Collège Permanent », fait la rencontre de sa vie, alors qu’il est en itinérance dans les localités de secteur Kapia, territoire d’Idiofa, Province du Kwilu.
En cette période de saison de pluie, il est réveillé vers 3 heures du matin par les villageois pour s’entendre crier que le cortège du premier Ministre Lumumba s’est embourbé à l’entrée du village Koreama où il y passe la nuit, à environ 15 km de la cité de Mangaï.
De son sursaut du lit, il crut d’abords aux faits d’hallucinations d’un villageois qui aurait pris la veille un verre de trop de « nsamba ». Suite à l’insistance des autres villageois qui accouraient dans tous les sens, il se rendit sur place et croise pour la première fois, … et ce sera la dernière, … l’homme de tous les espoirs du Congo à peine indépendant.
Les secours sont organisés immédiatement et le cortège est hors d’ennuis un peu plus de deux heures plus tard. Pendant ces entrefaites, les deux nationalistes font connaissance. Le premier Ministre note dans son calepin en se servant d’une lampe torche.
Chose étonnante, ses notes contiennent des noms des principales autorités et notabilités de la contrée, dont le premier Ministre demande les nouvelles. Soit dit en passant, le directeur de cabinet du premier Ministre s’appelle Bernardin Mungul Diaka, originaire de la province du Kwilu. À la fin des secours, le premier Ministre promis à son hôte de circonstance que ce dernier le rejoindrait à Kisangani aussitôt arrivé à destination.
La suite est connue. Entretemps, une délégation était dépêchée immédiatement prévenir son cousin, M.Daniel Mampuya, bourgmestre de la cité de Mangaï pour préparer l’accueil.
Le premier Ministre Patrice Emery Lumumba foule le sol de Mangaï peu après 6 heures du matin, où il reçoit l’accueil digne d’un chef d’État. Il y tient un meeting dans la salle du cercle de la cité de Mangaï, qu’il quitte vers 9 heures de ce matin du 30 novembre 1960.
Selon les historiens, c’est son dernier bain de foule et sa dernière photo en homme libre, car le 2 décembre 1960, c’est-à-dire deux jours plus tard, les impérialistes et les néocolonialistes auront raison de son destin. La deuxième anecdote, un classique des personnalités sorties de la moule du nationalisme et du civisme d’État. Novembre 1963, la rébellion muleliste bat son plein.
Les fonctionnaires de l’État font les frais de la chasse à l’homme de la part des partisans en furie. Le père de famille qu’il est se coupe en mille morceaux pour mettre ses protégés à l’abri.
Paradoxalement, il décide de se séparer de la famille dans le but de s’isoler un peu plus loin dans la forêt. Il ne réapparaitra que cinq mois plus tard quand le premier contingent de l’ONU débarque dans la région. L’isolement n’était dû que par la nécessité de garder en lieu sûr la caisse de l’État, dont il avait la charge et qu’il ramènera intact 6 mois plus tard à la reprise des services dans les administrations locales.
Ainsi grandit Daniel Makila le fils, dans cette exemplarité de respect du bien public et de la primauté de l’intérêt général.
Juriste formé dans la rigueur de l’Institut supérieur des sciences économiques, juridiques, administrative et de gestion (INSEJAG) de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, le progressiste qu’il apprend à devenir côtoie des anciens lumumbistes et compagnons d’infortune du révolutionnaire Pierre Mulele en exil au Congo Brazzaville depuis 1960.
Parmi eux, le Colonel Felix Mukulubundu dont il est proche est l’un des bras droits de Pierre Mulele. Alors étudiant, Daniel Makila est recruté dans une cellule clandestine de formation à l’idéologie progressiste animée par des cadres du PCT, parti unique au pouvoir socialiste en république populaire du Congo.
C’est là qu’il apprendra avec étonnement, mais sans vraiment y croire, que la rébellion muleliste n’avait jamais capitulé, parce qu’il se cache encore dans les lointaines montagnes de l’Est de l’ex-Zaïre des poches de résistance.
D’ailleurs, y a séjourné en 1967,un certain Ernesto Che Guevara en appui aux maquisards qui s’y trouvent jusqu’alors. Question de se rappeler également le feuilleton de la prise d’otage des touristes américains dans la forêt des abords du lac Tanganyika en 1975, en territoire tanzanien.
C’est finalement en 1984, pendant qu’il reçoit les notables de la région du Shaba, dans la foulé de l’attaque de la ville de Moba, que le Président Mobutu en personne cite proprement le nom de Laurent Kabila, comme chef des insurgés. Probablement a-t-il évité de prononcer les deux prénoms du Chef rebelle, dont la nation découvre plus tard qu’il s’appelait aussi Désiré comme son homonyme de prédécesseur.
Le 17 mai 1997 donc,le régime réactionnaire de Mobutu est balayé par le révolutionnaire Laurent Désiré Kabila. Cette victoire est vue par Daniel Makila, comme la consécration de la lutte des forces de la gauche.
Son adhésion au PPRD n’est donc pas fortuite ou encore un accident de l’histoire. C’est la suite logique dans l’ordre normal d’un engagement idéologique conséquent d’un combattant de gauche, initié dans le sillage familial, mais aussi pendant les années de formation académique et de longue carrière professionnelle de cadre supérieur de sociétés. Pour le progressiste Daniel MAKILA KANTAGNI, La lutte continue et la victoire est certaine, car, vaincre ou mourir.