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Réhabilitation des routes congolaises: Le ministre des ITPR appelé à rationaliser les moyens du FONER

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Cette recommandation est du Parlement de la République, via la commission Aménagement du territoire et infrastructures de l’Assemblée nationale. Elle a été formulée à l’issue de l’audition du ministre Thomas Luhaka des ITPR sur la dégradation avancée des routes en République démocratique du Congo, et particulièrement à Kinshasa. Audition qui s’est achevée ce samedi après une première séance de mardi dernier au Palais du peuple.

Les députés nationaux, membres de la commission Aménagement du territoire et Infrastructures (ATI) ont poursuivi ce samedi 28 avril 2018, leurs travaux relatifs à l’audition du ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR), M. Thomas Luhaka Losendjola. Ce dernier, sur invitation du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoko, a été convié de répondre à la représentation nationale sur deux questions majeures et d’importance capitale.

Le premier concerne la dégradation des routes à travers le pays en général, et dans les grands centres urbains dont Kinshasa en particulier. Notamment, les avenues de l’Université, Luambo Makiadi (ex Bokassa), commerce et ses environs. Et le second point c’était par rapport à l’empiétement des emprises publiques.

Cette audition parlementaire du ministre Thomas Luhaka a débuté le mardi 24 avril 2018 au Palais du peuple. Pour cette première séance, le n°1 des ITPR a répondu aux deux questions principales. Puisque ses réponses ont suscité d’autres questions secondaires, le ministre était invité à revenir ce samedi pour une seconde séance d’audition au cours de laquelle il a donné des réponses aux préoccupations soulevées par les députés nationaux membres de la commission ATI.

Le ministre des ITPR était accompagné à toutes ces deux séances par son collègue des Relations avec le Parlement, M. Jean-Pierre Lisanga Bonganga, le vice-ministre des ITPR, le Dg de l’OVD, etc. A l’issue de cette audition, le ministre des ITPR a, dans son interview accordée à la presse, remercié les députés nationaux membres de la commission ATI ainsi que leur président, l’honorable Baudouin Mayo Mandeke, « pour cet exercice démocratique ».

« Dernièrement nous sommes venus répondre à l’invitation et apporté des réponses aux questions principales. Et nous avons reçu plusieurs préoccupations des honorables députés. Aujourd’hui nous sommes venus pour répondre à ces sous-questions qui nous ont été posées. En résumé ce que peux vous dire, dans l’ensemble il y a beaucoup d’efforts qui ont été fournis depuis plusieurs années pour améliorer les infrastructures de notre pays. Mais, en considération des besoins de la population, il y a encore beaucoup de choses à faire. Et cela, nous sommes d’accord avec les membres de la commission ATI, qu’il faut allouer un peu plus de moyens encore au niveau des infrastructures pour pouvoir améliorer les conditions de nos routes », a-t-il expliqué.

Donc, a-t-il indiqué, le plus important à retenir est que « les choses sont en cours d’être réalisées. Il y a encore beaucoup de défis devant nous. Mais ensemble, avec les conseils que nous avons reçus, les recommandations et critiques des membres de la commission ATI, nous pouvons améliorer notre façon de construire les infrastructures dans notre pays. Je ne sais pas résumer en une seule phrase un document de plusieurs pages. Donc, je pense que les membres de la commission ATI, comme ils sont tous élus du peuple, chacun au niveau de sa circonscription, a rencontré dans le document les préoccupations de sa base à qui il va devoir faire rapport ».

Est-ce que les députés nationaux membres de cette commission parlementaire ATI sont-ils convaincus ? De répondre à cette question, le président de la commission ATI de l’Assemblée nationale, le député national UNC Baudouin Mayo Mandeke, a souligné pour sa part qu’il ne s’agit pas ici de les convaincre, mais de satisfaire les besoins de la population. Et il a expliqué la procédure parlementaire requise quant à ce qui concerne le contrôle parlementaire :

« Le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, même la Constitution de la République, a prévu des moyens de contrôle dont se trouve être l’audition en commission. Et celle-ci consiste à auditionner un membre du Gouvernement ou un dirigeant d’une entreprise publique ou d’un établissement public, sur une question principale qui sera bien sûr appuyée par des sous-questions. Et celui-ci (le gestionnaire) donne des réponses. Après ces réponses, la commission se retire pour élaborer ses conclusions au regard des informations mises à sa disposition par le gestionnaire, et au regard de ses propres informations ».

Et il a recadré qu’ici, il s’agissait spécialement de la dégradation des routes à travers le pays, et particulièrement dans les centres urbains, plus spécialement encore, dans la ville de Kinshasa. « Le ministre nous a donnés une masse d’informations. Et le problème fondamental se trouve être le peu de moyens dont dispose l’Etat pour financer la réhabilitation des routes », a-t-il affirmé.

Toutefois, le député national Mayo Mandeke soutient que le pays doit se féliciter d’avoir imaginé une initiative, un mécanisme, qui aujourd’hui, lui permet, tant soit peu, d’entretenir ses routes, à savoir, le FONER (Fonds d’entretien routier). « Mais, là encore les moyens sont toujours insuffisants. Nous allons bien sûr faire des recommandations, mais déjà on a dit au ministre de rationnaliser davantage les moyens que récolte le FONER. On a dit au ministre de protéger les moyens du FONER ».

Parce que, a-t-il renchérit, « ces moyens font l’objet de beaucoup de dilapidation dans tous les sens. Il y a le ministre de l’Economie qui accorde des moratoires aux sociétés pétrolières allant jusqu’à quatre mois, pour garder l’argent du FONER, le payer en retard sans intérêt. Ce n’est pas normal ! » a fustigé le député Mayo.

Pour lui, il revient au ministre des ITPR, patron du secteur, de faire un effort de parler avec son collègue de l’Economie, pour respecter la Loi. « Parce que là on est en violation de la Loi. On doit payer les redevances du FONER à échéance légale », a-t-il dit.

De poursuivre, il a expliqué que « Deuxièmement, il s’observe des compensations entre les dettes de l’Etat vis-à-vis des opérateurs du secteur pétrolier. Je crois que si l’on n’avait pas FONER aujourd’hui, l’état des routes serait davantage en délabrement inexplicable. Peut-être que le Gouvernement a baissé aussi les bras du côté du budget parce qu’il a le FONER. Je ne sais pas quelle est l’assertion qui est vraie, mais dans tous les cas, nous croyons que le ministre doit protéger le FONER, doit protéger la Loi, et même si possible, corser davantage cette loi pour que les moyens mobilisés par le FONER puisse être totalement mis à la disposition de nos routes ».

Quant aux montants qui demandés pour réaliser des travaux de réhabilitation de certaines routes ou grandes artères de Kinshasa, le député national Baudouin Mayo Mandeke estime que « Ce sont des montants qui ne sont pas exorbitants. Mais qui, avec un peu de rationalisation du peu qu’il y a, des moyens peuvent être trouvés, peuvent être mobilisés, pour ainsi soulager tant soit peu, la misère du peuple congolais ».

Et il a conclu se propos en ces termes : « Notre rôle c’est le contrôle, ce sont des recommandations. Et nous allons les faire. Au Gouvernement qui gère, de trouver des solutions. C’est ça la démocratie. Je remercie monsieur le ministre qui s’est mis à notre disposition et qui a été d’une sincérité tout à fait exemplaire avec la représentation nationale ».

Lepetit Baende       

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